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Citizen Kane / Jean Roy
Titre : Citizen Kane Type de document : texte imprimé Auteurs : Jean Roy, Auteur Editeur : Paris : Nathan Année de publication : 1989 ISBN/ISSN/EAN : 978-2-09-188622-0 Note générale :
Citizen Kane est un film dramatique américain réalisé par Orson Welles sorti en 1941, considéré par l'American Film Institute comme le meilleur film de tous les temps et particulièrement vanté pour ses innovations cinématographiques, musicales et narratives.
* Oscar du meilleur scénario original 1941 (décerné en 1942)
* National Film Registry 1989 : Sélectionné et conservé à la Bibliothèque du Congrès américain.
* Élu « Meilleur film de tous les temps » en 2002 par 108 réalisateurs et 144 critiques internationaux consultés par la revue britannique "Sight and Sound" du British Film Institute.
* Élu « Meilleur film de tous les temps » en 1997 et 2007 par l'American Film Institute.
Le film a été tourné aux studios de la RKO à Hollywood (Californie) du 29 juin au 23 octobre 1940.
Langues : Français (fre) Catégories : Education aux médias:Cinéma:Monographies : films Mots-clés : Citizen Kane Orson Welles Herman J. Mankiewicz Bernard Herrmann Van Nest Polglase Darrell Silvera Edward Stevenson Gregg Toland Harry J. Wild Vernon L. Walker Bailey Fesler James G. Stewart Robert Wise Mercury Productions RKO Pictures Buddy Swan Joseph Cotten Dorothy Comingore Agnes Moorehead Harry Shannon Sonny Bupp Ruth Warrick Ray Collins Erskine Sanford Everett Sloane William Alland Paul Stewart George Coulouris Fortunio Bonanova Gus Schilling Georgia Backus Charles Bennett Alan Ladd Cinéma américain Index. décimale : 19 Monographies : films Résumé :
Au début des années 1940, Charles Foster Kane meurt dans son manoir de Xanadu, en prononçant dans un dernier souffle « Rosebud » en laissant échapper une « boule à neige ». Ce dernier mot énigmatique attise la curiosité de la presse. Le journaliste Thompson est chargé de percer le mystère et va rencontrer tous ceux qui l'ont connu. Ces rencontres au présent où l'on plonge dans ses souvenirs sont accompagnées à chaque fois de flashbacks qui lèvent toujours un peu plus le voile sur sa vie.
Tout jeune, il a dû quitter sa mère, qui se trouvait par hasard héritière d’une mine d’or, pour être élevé par un financier dans la perspective de sa fortune à venir. Devenu un grand magnat de la presse, il épouse la nièce du président des États-Unis et espère faire une carrière politique, carrière qui s'interrompt lorsque l'on apprend qu'il trompe sa femme avec Susan, une pseudo-cantatrice. Sa femme demande le divorce et Kane épouse alors Susan, qui se sépare de lui par la suite. Kane finit par mourir seul dans son immense manoir inachevé.
Chaque personne qui l'a côtoyé, comme Thatcher, Mr Bernstein, Jedediah Leland, Susan Alexander Kane et son majordome, a une perception bien particulière du personnage, souvent très différente de celle des autres : les récits, même entrecroisés, ne font donc qu'éclairer certains aspects ponctuels de Charles Foster Kane.
* Il s'agit du premier film du réalisateur, et les acteurs proviennent pour la plupart de son groupe de théâtre : le Mercury Theatre.
* Le titre initial devait être American.
* Pour Kane, Orson Welles s'est inspiré d'un personnage réel : William Randolph Hearst (1863-1951), qui s'était réfugié dans un château, le Hearst Castle, à la fin de sa vie, comme Kane à Xanadu dans le film. Toutefois, d'autres sources, et certains auteurs comme Peter Harry Brown et Pat H. Broeske, ont fait valoir que le film devait être, à l'origine, une biographie plus ou moins fidèle du millionnaire Howard Hughes, alors autant connu pour ses entreprises cinématographiques (Les Anges de l'enfer, Scarface), pour ses records et ses activités dans l'aviation, que pour certaines de ses excentricités : il était victime de troubles obsessionnels compulsifs, lui faisant par exemple répéter plusieurs fois de suite la même phrase, et souffrait d'une phobie des microbes. L'ironie veut que Howard Hughes soit devenu quelques années plus tard le patron de la RKO qui a produit le film.
* Les tentatives d'interdire le film par Hearst ont donné lieu à un documentaire télévisé intitulé The Battle Over Citizen Kane.
* Rosebud, le fameux mot-clé prononcé par Kane, veut dire littéralement « bouton de rose ». On dit que ce mot était utilisé par William Randolph Hearst pour désigner le clitoris de sa maîtresse, Marion Davies (ce mot est également employé par La Mettrie pour désigner le clitoris, notamment dans L'Art de jouir). Certains estiment que c'est une des raisons pour lesquelles William Randolph Hearst a essayé d'interdire le film à sa sortie.
* Orson Welles a dit à propos de son film : "Le public est seul juge. Kane est à la fois un idéaliste et un escroc, un très grand homme et un individu médiocre. Tout dépend de celui qui en parle. Il n'est jamais vu à travers l'œil objectif d'un auteur. Le but du film réside d'ailleurs plus dans la présentation du problème que dans sa solution."
Note de contenu :
La collection Synopsis présente à tous ceux qui s'intéressent au cinéma et à l'étude des films l'une des œuvres maîtresses de l'histoire du cinéma. Chaque étude comporte une biographie du réalisateur, un résumé du film, la description de sa structure dramatique et narrative, l'analyse de ses thèmes principaux, de ses personnages, de ses particularités esthétiques et de séquences illustrées. Extraits critiques et bibliographie permettent de prolonger la réflexion. Critique de cinéma, délégué général de la Semaine de la critique au festival de Cannes, Jean Roy est secrétaire général de la Fédération internationale de la presse cinématographique. Il est l'auteur de Pour John, Ford.
Le narrateur de Citizen Kane est omniprésent et omnipotent. En attestent la première et la dernière scène du film. Ainsi, dès le début du film, la pancarte filmée en gros plan sur laquelle on lit « No trespassing » (« Défense d'entrer ») est immédiatement transgressée par la caméra qui franchit les grilles de Xanadu. Ensuite, la caméra finit par arriver devant la fenêtre de Kane, et par un champ-contrechamp, passe outre cette barrière de verre pour s’immiscer dans la vie du vieillard. De même, lors de la conclusion du film, la caméra décrit des arabesques au cœur des innombrables objets laissés par Kane pour aboutir simplement sur une luge dont se saisit un ouvrier ou un domestique pour la livrer aux flammes. L’œil de la caméra aura encore le temps de se rapprocher suffisamment de l’inscription que porte le jouet avant que l’action de la chaleur ne la fasse définitivement disparaître : « Rosebud », le mot qu’avait prononcé le mourant.
Contrairement aux traditions de l’époque, Welles décide de raconter la vie de Charles Foster Kane sous la forme de flashbacks. Cependant, afin de ne pas perdre le spectateur, le réalisateur prend la peine de réaliser un « sommaire » grâce à la scène de la bande d’actualité, qui résume la vie de Kane. D’autre part, les flashbacks reprennent un ordre chronologique, avec dans le pire des cas des superpositions (par exemple entre le témoignage de Leland et celui de Susan).
La rupture de Susan avec Kane est ainsi racontée successivement en flashback par deux protagonistes différents, Susan elle-même et le majordome de Xanadu. Kane et Susan connaissent leur dernière altercation, et Kane, impuissant, regarde Susan quitter la pièce et s’éloigner en franchissant différentes ouvertures. Le dernier plan cadrant Susan peut prendre toute sa dimension dans la mesure où c’est elle qui relate leur séparation. Thompson interroge ensuite le majordome dont les souvenirs font l’objet du flashback suivant, qui débute de manière abrupte (par un cri de cacatoès) au moment où le majordome voit Susan partir. Welles choisit ainsi de couvrir la fin de la liaison entre Kane et Susan Alexander par deux personnages différents. La construction en flashbacks remplit ici son office car elle autorise une variation sur ce qui avait déjà été dit auparavant en ménageant un nouveau point de vue. Plus précisément, la rupture était déjà connue lors du flashback précédent, mais est visible dans toute sa continuité grâce à la présence du majordome qui assure sa fluidité à la narration.
Welles brise ainsi le style linéaire habituel des films et invente de nouveaux codes cinématographiques.
Le recours à une longue profondeur de champ est omniprésent dans le film. Comme pour le flashback, c’est la systématisation du procédé plus que le procédé lui-même qui marque une date dans l’histoire du cinéma.
Un plan devenu à ce titre exemplaire est celui de la découverte de la tentative de suicide de la femme de Kane. L’image montre en amorce le verre et la fiole tandis que Kane force la porte à l’arrière-plan, Susan respirant avec difficulté sur sa couche dans le plan intermédiaire. On sait que ce plan n’a pas été effectué en une seule prise mais que la mise au point a été successivement faite sur les différents composants du plan avant intégration dans une image unique.
De même, l’enfance de Kane qui fait l’objet des mémoires de Thatcher est représentée grâce à cette technique. La séquence débute par des images du jeune Charlie Kane jouant dans la neige avec sa luge. Puis, un travelling arrière fait comprendre que le point de vue se situait à l’intérieur de la maison familiale. Les jeux du garçon sont ensuite perçus en arrière-plan, tandis que son proche avenir est débattu dans le foyer, les deux plans étant nets.
De nombreux plans du film sont filmés en plongée, ou en contre-plongée. Si la contre-plongée traduit souvent l’exaltation, comme dans le discours de Kane contre Gettys, la plongée sert à illustrer les périodes de doute et d’échec, telles que la demande de mutation de Leland à Kane après la débâcle électorale, et la destruction de la chambre par Kane après le départ de Susan.
Welles transgresse aussi les règles basiques des contre-plongées en les inversant. Car si cette même contre-plongée traduit généralement l'exaltation, la puissance écrase parfois Kane, comme dans la scène de la rupture avec sa seconde femme.
Welles aime faire appel à des effets spéciaux pour enrichir son film. Ils sont dus pour la plupart au talent de Vernon L. Walker. On peut en citer six exemples, tous assez remarquables :
* La scène où Leland parle à Thompson à l'hôpital a été jouée devant un mur blanc, des diapositives ayant ensuite été utilisées pour créer le fond.
* Les vues extérieures de Xanadu et la foule du meeting politique sont des illusions : ce sont en réalité des toiles peintes.
* La scène où Gettys surveille le discours de Kane depuis le poulailler possède une caractéristique très particulière : chaque moitié d'image a été filmée séparément puis rassemblée, ce qui permet de voir nettement les deux personnages.
* Le départ de Susan a été filmé en trois fois, pour pouvoir avoir les trois plans nets. Seul un plan est éclairé et filmé, puis la bobine est rembobinée et le plan suivant est éclairé, et ainsi de suite.
* Welles a employé le procédé d'impression optique à la Truca. Cela consiste à aligner une caméra avec un projecteur dont le fonctionnement est synchronisé. La pellicule peut ensuite être retravaillée en post-production.
* Au début du film, dans la longue séquence de la bande d'actualités News on the March retraçant la carrière de Kane, est inséré un plan où Kane et Adolf Hitler sont côte à côte sur un balcon, ce qui est un habile montage.
« Throw that junk », traduit en français par Jette ce machin , constitue l'ultime réplique du film. Elle survient lors de la séquence finale de l'inventaire dans le château de Kane, lorsque le majordome Raymond (interprété par Paul Stewart) passe devant une luge d'enfant et s'écrie ces mots « Throw that junk ». On jette la luge dans un brasier, puis la caméra sur la musique de Bernard Herrmann s'avance lentement en travelling, et le mot gravé sur le bois noirci par le feu apparaît soudain : "Rosebud", révélant peut-être que la seule chose à laquelle Kane restait encore attaché à la toute fin de sa vie était la luge avec laquelle il aimait à jouer lors des hivers neigeux de son enfance.
La séquence de révélation concernant le mot "Rosebud" peut être rapprochée de la dernière scène du film d'Alfred Hitchcock, Rebecca, qui, un an plus tôt, se concluait sur la lettre "R" soigneusement cousue sur le coussin de la chambre de Rebecca, et qui brûlait en conclusion du film.
Citizen Kane [texte imprimé] / Jean Roy, Auteur . - Paris : Nathan, 1989.
ISBN : 978-2-09-188622-0
Citizen Kane est un film dramatique américain réalisé par Orson Welles sorti en 1941, considéré par l'American Film Institute comme le meilleur film de tous les temps et particulièrement vanté pour ses innovations cinématographiques, musicales et narratives.
* Oscar du meilleur scénario original 1941 (décerné en 1942)
* National Film Registry 1989 : Sélectionné et conservé à la Bibliothèque du Congrès américain.
* Élu « Meilleur film de tous les temps » en 2002 par 108 réalisateurs et 144 critiques internationaux consultés par la revue britannique "Sight and Sound" du British Film Institute.
* Élu « Meilleur film de tous les temps » en 1997 et 2007 par l'American Film Institute.
Le film a été tourné aux studios de la RKO à Hollywood (Californie) du 29 juin au 23 octobre 1940.
Langues : Français (fre)
Catégories : Education aux médias:Cinéma:Monographies : films Mots-clés : Citizen Kane Orson Welles Herman J. Mankiewicz Bernard Herrmann Van Nest Polglase Darrell Silvera Edward Stevenson Gregg Toland Harry J. Wild Vernon L. Walker Bailey Fesler James G. Stewart Robert Wise Mercury Productions RKO Pictures Buddy Swan Joseph Cotten Dorothy Comingore Agnes Moorehead Harry Shannon Sonny Bupp Ruth Warrick Ray Collins Erskine Sanford Everett Sloane William Alland Paul Stewart George Coulouris Fortunio Bonanova Gus Schilling Georgia Backus Charles Bennett Alan Ladd Cinéma américain Index. décimale : 19 Monographies : films Résumé :
Au début des années 1940, Charles Foster Kane meurt dans son manoir de Xanadu, en prononçant dans un dernier souffle « Rosebud » en laissant échapper une « boule à neige ». Ce dernier mot énigmatique attise la curiosité de la presse. Le journaliste Thompson est chargé de percer le mystère et va rencontrer tous ceux qui l'ont connu. Ces rencontres au présent où l'on plonge dans ses souvenirs sont accompagnées à chaque fois de flashbacks qui lèvent toujours un peu plus le voile sur sa vie.
Tout jeune, il a dû quitter sa mère, qui se trouvait par hasard héritière d’une mine d’or, pour être élevé par un financier dans la perspective de sa fortune à venir. Devenu un grand magnat de la presse, il épouse la nièce du président des États-Unis et espère faire une carrière politique, carrière qui s'interrompt lorsque l'on apprend qu'il trompe sa femme avec Susan, une pseudo-cantatrice. Sa femme demande le divorce et Kane épouse alors Susan, qui se sépare de lui par la suite. Kane finit par mourir seul dans son immense manoir inachevé.
Chaque personne qui l'a côtoyé, comme Thatcher, Mr Bernstein, Jedediah Leland, Susan Alexander Kane et son majordome, a une perception bien particulière du personnage, souvent très différente de celle des autres : les récits, même entrecroisés, ne font donc qu'éclairer certains aspects ponctuels de Charles Foster Kane.
* Il s'agit du premier film du réalisateur, et les acteurs proviennent pour la plupart de son groupe de théâtre : le Mercury Theatre.
* Le titre initial devait être American.
* Pour Kane, Orson Welles s'est inspiré d'un personnage réel : William Randolph Hearst (1863-1951), qui s'était réfugié dans un château, le Hearst Castle, à la fin de sa vie, comme Kane à Xanadu dans le film. Toutefois, d'autres sources, et certains auteurs comme Peter Harry Brown et Pat H. Broeske, ont fait valoir que le film devait être, à l'origine, une biographie plus ou moins fidèle du millionnaire Howard Hughes, alors autant connu pour ses entreprises cinématographiques (Les Anges de l'enfer, Scarface), pour ses records et ses activités dans l'aviation, que pour certaines de ses excentricités : il était victime de troubles obsessionnels compulsifs, lui faisant par exemple répéter plusieurs fois de suite la même phrase, et souffrait d'une phobie des microbes. L'ironie veut que Howard Hughes soit devenu quelques années plus tard le patron de la RKO qui a produit le film.
* Les tentatives d'interdire le film par Hearst ont donné lieu à un documentaire télévisé intitulé The Battle Over Citizen Kane.
* Rosebud, le fameux mot-clé prononcé par Kane, veut dire littéralement « bouton de rose ». On dit que ce mot était utilisé par William Randolph Hearst pour désigner le clitoris de sa maîtresse, Marion Davies (ce mot est également employé par La Mettrie pour désigner le clitoris, notamment dans L'Art de jouir). Certains estiment que c'est une des raisons pour lesquelles William Randolph Hearst a essayé d'interdire le film à sa sortie.
* Orson Welles a dit à propos de son film : "Le public est seul juge. Kane est à la fois un idéaliste et un escroc, un très grand homme et un individu médiocre. Tout dépend de celui qui en parle. Il n'est jamais vu à travers l'œil objectif d'un auteur. Le but du film réside d'ailleurs plus dans la présentation du problème que dans sa solution."
Note de contenu :
La collection Synopsis présente à tous ceux qui s'intéressent au cinéma et à l'étude des films l'une des œuvres maîtresses de l'histoire du cinéma. Chaque étude comporte une biographie du réalisateur, un résumé du film, la description de sa structure dramatique et narrative, l'analyse de ses thèmes principaux, de ses personnages, de ses particularités esthétiques et de séquences illustrées. Extraits critiques et bibliographie permettent de prolonger la réflexion. Critique de cinéma, délégué général de la Semaine de la critique au festival de Cannes, Jean Roy est secrétaire général de la Fédération internationale de la presse cinématographique. Il est l'auteur de Pour John, Ford.
Le narrateur de Citizen Kane est omniprésent et omnipotent. En attestent la première et la dernière scène du film. Ainsi, dès le début du film, la pancarte filmée en gros plan sur laquelle on lit « No trespassing » (« Défense d'entrer ») est immédiatement transgressée par la caméra qui franchit les grilles de Xanadu. Ensuite, la caméra finit par arriver devant la fenêtre de Kane, et par un champ-contrechamp, passe outre cette barrière de verre pour s’immiscer dans la vie du vieillard. De même, lors de la conclusion du film, la caméra décrit des arabesques au cœur des innombrables objets laissés par Kane pour aboutir simplement sur une luge dont se saisit un ouvrier ou un domestique pour la livrer aux flammes. L’œil de la caméra aura encore le temps de se rapprocher suffisamment de l’inscription que porte le jouet avant que l’action de la chaleur ne la fasse définitivement disparaître : « Rosebud », le mot qu’avait prononcé le mourant.
Contrairement aux traditions de l’époque, Welles décide de raconter la vie de Charles Foster Kane sous la forme de flashbacks. Cependant, afin de ne pas perdre le spectateur, le réalisateur prend la peine de réaliser un « sommaire » grâce à la scène de la bande d’actualité, qui résume la vie de Kane. D’autre part, les flashbacks reprennent un ordre chronologique, avec dans le pire des cas des superpositions (par exemple entre le témoignage de Leland et celui de Susan).
La rupture de Susan avec Kane est ainsi racontée successivement en flashback par deux protagonistes différents, Susan elle-même et le majordome de Xanadu. Kane et Susan connaissent leur dernière altercation, et Kane, impuissant, regarde Susan quitter la pièce et s’éloigner en franchissant différentes ouvertures. Le dernier plan cadrant Susan peut prendre toute sa dimension dans la mesure où c’est elle qui relate leur séparation. Thompson interroge ensuite le majordome dont les souvenirs font l’objet du flashback suivant, qui débute de manière abrupte (par un cri de cacatoès) au moment où le majordome voit Susan partir. Welles choisit ainsi de couvrir la fin de la liaison entre Kane et Susan Alexander par deux personnages différents. La construction en flashbacks remplit ici son office car elle autorise une variation sur ce qui avait déjà été dit auparavant en ménageant un nouveau point de vue. Plus précisément, la rupture était déjà connue lors du flashback précédent, mais est visible dans toute sa continuité grâce à la présence du majordome qui assure sa fluidité à la narration.
Welles brise ainsi le style linéaire habituel des films et invente de nouveaux codes cinématographiques.
Le recours à une longue profondeur de champ est omniprésent dans le film. Comme pour le flashback, c’est la systématisation du procédé plus que le procédé lui-même qui marque une date dans l’histoire du cinéma.
Un plan devenu à ce titre exemplaire est celui de la découverte de la tentative de suicide de la femme de Kane. L’image montre en amorce le verre et la fiole tandis que Kane force la porte à l’arrière-plan, Susan respirant avec difficulté sur sa couche dans le plan intermédiaire. On sait que ce plan n’a pas été effectué en une seule prise mais que la mise au point a été successivement faite sur les différents composants du plan avant intégration dans une image unique.
De même, l’enfance de Kane qui fait l’objet des mémoires de Thatcher est représentée grâce à cette technique. La séquence débute par des images du jeune Charlie Kane jouant dans la neige avec sa luge. Puis, un travelling arrière fait comprendre que le point de vue se situait à l’intérieur de la maison familiale. Les jeux du garçon sont ensuite perçus en arrière-plan, tandis que son proche avenir est débattu dans le foyer, les deux plans étant nets.
De nombreux plans du film sont filmés en plongée, ou en contre-plongée. Si la contre-plongée traduit souvent l’exaltation, comme dans le discours de Kane contre Gettys, la plongée sert à illustrer les périodes de doute et d’échec, telles que la demande de mutation de Leland à Kane après la débâcle électorale, et la destruction de la chambre par Kane après le départ de Susan.
Welles transgresse aussi les règles basiques des contre-plongées en les inversant. Car si cette même contre-plongée traduit généralement l'exaltation, la puissance écrase parfois Kane, comme dans la scène de la rupture avec sa seconde femme.
Welles aime faire appel à des effets spéciaux pour enrichir son film. Ils sont dus pour la plupart au talent de Vernon L. Walker. On peut en citer six exemples, tous assez remarquables :
* La scène où Leland parle à Thompson à l'hôpital a été jouée devant un mur blanc, des diapositives ayant ensuite été utilisées pour créer le fond.
* Les vues extérieures de Xanadu et la foule du meeting politique sont des illusions : ce sont en réalité des toiles peintes.
* La scène où Gettys surveille le discours de Kane depuis le poulailler possède une caractéristique très particulière : chaque moitié d'image a été filmée séparément puis rassemblée, ce qui permet de voir nettement les deux personnages.
* Le départ de Susan a été filmé en trois fois, pour pouvoir avoir les trois plans nets. Seul un plan est éclairé et filmé, puis la bobine est rembobinée et le plan suivant est éclairé, et ainsi de suite.
* Welles a employé le procédé d'impression optique à la Truca. Cela consiste à aligner une caméra avec un projecteur dont le fonctionnement est synchronisé. La pellicule peut ensuite être retravaillée en post-production.
* Au début du film, dans la longue séquence de la bande d'actualités News on the March retraçant la carrière de Kane, est inséré un plan où Kane et Adolf Hitler sont côte à côte sur un balcon, ce qui est un habile montage.
« Throw that junk », traduit en français par Jette ce machin , constitue l'ultime réplique du film. Elle survient lors de la séquence finale de l'inventaire dans le château de Kane, lorsque le majordome Raymond (interprété par Paul Stewart) passe devant une luge d'enfant et s'écrie ces mots « Throw that junk ». On jette la luge dans un brasier, puis la caméra sur la musique de Bernard Herrmann s'avance lentement en travelling, et le mot gravé sur le bois noirci par le feu apparaît soudain : "Rosebud", révélant peut-être que la seule chose à laquelle Kane restait encore attaché à la toute fin de sa vie était la luge avec laquelle il aimait à jouer lors des hivers neigeux de son enfance.
La séquence de révélation concernant le mot "Rosebud" peut être rapprochée de la dernière scène du film d'Alfred Hitchcock, Rebecca, qui, un an plus tôt, se concluait sur la lettre "R" soigneusement cousue sur le coussin de la chambre de Rebecca, et qui brûlait en conclusion du film.
Exemplaires (2)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 302187 19 H.1.00820 Livre Médiathèque CAV Liège Rayon Livres Exclu du prêt 302229 19 H.1.02017 Livre Médiathèque CAV Liège Rayon Livres Disponible 20 - Eté indien 1987 - Agnès Varda (Bulletin de Revue Belge du Cinéma) / Agnès Varda
[n° ou bulletin]
Titre : 20 - Eté indien 1987 - Agnès Varda Type de document : texte imprimé Auteurs : Agnès Varda (1928-....), Personne honorée Année de publication : 2010 Langues : Français (fre) Catégories : Education aux médias:Cinéma:Monographies : réalisateurs Mots-clés : Agnès Varda nouvelle vague Index. décimale : 18 Monographies : réalisateurs [n° ou bulletin] 20 - Eté indien 1987 - Agnès Varda [texte imprimé] / Agnès Varda (1928-....), Personne honorée . - 2010.
Langues : Français (fre)
Catégories : Education aux médias:Cinéma:Monographies : réalisateurs Mots-clés : Agnès Varda nouvelle vague Index. décimale : 18 Monographies : réalisateurs Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 400271 18 H.1.00677 Périodique Médiathèque CAV Liège Rayon Livres Disponible Cinéma contemporain, état des lieux / Jean-Pierre Esquenazi
Titre : Cinéma contemporain, état des lieux : Actes du colloque de Lyon 2002 Type de document : texte imprimé Auteurs : Jean-Pierre Esquenazi, Auteur Editeur : Paris [France] : L'Harmattan Année de publication : 2004 ISBN/ISSN/EAN : 978-2-7475-6882-1 Langues : Français (fre) Catégories : Education aux médias:Cinéma:Histoire du cinéma et aspects socio-économiques Mots-clés : Cinéma américain wes Craven lycée au cinéma cinéma portugais agnès varda wong kar-waï nikita in the mood for love les glaneurs et la glaneuse manoël de oliveira Index. décimale : 17 Histoire du cinéma et aspects socio-économiques Résumé : Ce livre constitue une réflexion sur les évolutions du cinéma contemporain, qu'il s'agisse des attitudes des publics, de l'économie du cinéma ou des variations esthétiques. Des études réunies ici, il est impossible de tirer une leçon ou une morale globale. Mais l'ouvrage pose un nombre particulièrement élevé de questions capables de piquer l'intérêt et la curiosité, d'offrir des pistes nouvelles pour la réflexion sur le cinéma qui nous arrive. Entre tel auteur qui lie des pratiques d'auteur à celles de la nouvelle vague, tel autre qui voit une rupture presque définitive avec un cinéma moderne aujourd'hui classique, l'écart est important, comme il l'est entre les publics parisiens et ceux des banlieues, ceux de Agnès Varda et ceux de Scream. Bref les lecteurs seront certainement surpris et décontenancés autant, semble-t-il, que les chercheurs le sont. En témoigne, le texte que nous proposons en tête de ce recueil, qui " ose " s'interroger sur " la mort du cinéma ". Cinéma contemporain, état des lieux : Actes du colloque de Lyon 2002 [texte imprimé] / Jean-Pierre Esquenazi, Auteur . - Paris [France] : L'Harmattan, 2004.
ISBN : 978-2-7475-6882-1
Langues : Français (fre)
Catégories : Education aux médias:Cinéma:Histoire du cinéma et aspects socio-économiques Mots-clés : Cinéma américain wes Craven lycée au cinéma cinéma portugais agnès varda wong kar-waï nikita in the mood for love les glaneurs et la glaneuse manoël de oliveira Index. décimale : 17 Histoire du cinéma et aspects socio-économiques Résumé : Ce livre constitue une réflexion sur les évolutions du cinéma contemporain, qu'il s'agisse des attitudes des publics, de l'économie du cinéma ou des variations esthétiques. Des études réunies ici, il est impossible de tirer une leçon ou une morale globale. Mais l'ouvrage pose un nombre particulièrement élevé de questions capables de piquer l'intérêt et la curiosité, d'offrir des pistes nouvelles pour la réflexion sur le cinéma qui nous arrive. Entre tel auteur qui lie des pratiques d'auteur à celles de la nouvelle vague, tel autre qui voit une rupture presque définitive avec un cinéma moderne aujourd'hui classique, l'écart est important, comme il l'est entre les publics parisiens et ceux des banlieues, ceux de Agnès Varda et ceux de Scream. Bref les lecteurs seront certainement surpris et décontenancés autant, semble-t-il, que les chercheurs le sont. En témoigne, le texte que nous proposons en tête de ce recueil, qui " ose " s'interroger sur " la mort du cinéma ". Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 301233 17 H.1.02663 Livre Médiathèque CAV Liège Rayon Livres Disponible Dossier pédagogique de "Certains l'aiment chaud" / Charlotte Garson
Titre : Dossier pédagogique de "Certains l'aiment chaud" Type de document : texte imprimé Auteurs : Charlotte Garson, Auteur Editeur : Paris : CNC Année de publication : 2008 Autre Editeur : Paris : Cahiers du Cinéma Importance : 22 pp. Note générale :
Certains l'aiment chaud (Some Like it Hot) est un film américain de Billy Wilder sorti en 1959.
Il est classé premier par l'AFI dans la liste des films américains les plus drôles du XXe siècle, devant Tootsie et Dr Folamour.
Le film est considéré comme un remake du film allemand sorti en 1951 Fanfaren der Liebe réalisé par Kurt Hoffmann et écrit par Michael Logan qu'il a lui même ensuite réécrit en adaptation américaine en y ajoutant quelques changements.
L'hôtel utilisé comme décor pour évoquer la Floride est le Del Coronado Hotel de San Diego (Californie).
Une remarque, que Tony Curtis aurait faite en aparté lors du visionnement de rushes, a fait le tour du monde. Exaspéré par les retards incessants de Marilyn Monroe ainsi que son manque de sûreté dans le travail et les nombreuses prises à effectuer, Curtis aurait commenté qu' « embrasser Marilyn Monroe, c'était comme embrasser Hitler ». Il a à plusieurs reprises démenti cela, notamment dans un reportage sur le film tourné en 2001 pour les besoins de sa sortie DVD.
Langues : Français (fre) Catégories : Education aux médias:Cinéma:Cinéma et enseignement
Education aux médias:Cinéma:Monographies : filmsMots-clés : Some Like it Hot Certains l’aiment chaud Billy Wilder I. A. L. Diamond Robert Thoeren Michael Logan Adolph Deutsch Ted Haworth Edward G. Boyle Bert Henrikson Orry-Kelly Alice Monte Agnes Flanagan Emile LaVigne Charles Lang Jr. Milt Rice Fred Lau Arthur P. Schmidt Eve Newman Doane Harrison Ashton Productions Inc. Mirisch Company United Artists Corporation Marilyn Monroe Claire Guibert Alouette Tony Curtis Jean-Claude Michel Jack Lemmon Roger Carel George Raft Jean Martinelli Joe E. Brown Fred Pasquali Barbara Drew Raymonde Devarennes Cinéma américain comédie Index. décimale : 19 Monographies : films Résumé :
Un corbillard est poursuivi par un véhicule de police. Des tirs s'échangent. Il arrive à s'échapper afin d'aller livrer son précieux chargement d'alcool de contrebande. C'est le Chicago de 1929, en pleine prohibition. La police fait une descente dans le tripot clandestin, dont deux musiciens, Joe le saxophoniste et Jerry le contrebassiste, arrivent à s'enfuir. Le lendemain, ils courent le cachet. Alors qu'ils vont chercher une voiture pour se rendre à leur nouvel engagement, ils sont témoins d'une tuerie entre bandes rivales de la Mafia. Afin d'échapper aux représailles, ils se font enrôler dans un orchestre composé uniquement de femmes et doivent donc se travestir en conséquence. Elles, puisque désormais ils se nomment Joséphine et Daphné, partent en train pour la Floride. Elles font la connaissance de Sugar Kane, la chanteuse de la troupe Sweet Sue and her society syncopators.
Pendant le trajet, une petite sauterie improvisée autour de quelques verres rend sympathiques les deux nouvelles arrivées. Joe - alias Joséphine - est très attiré par Sugar, qui lui raconte ses déboires amoureux avec les saxophonistes : en Floride, elle souhaite se trouver un millionnaire pour l'épouser.
La Floride, un hôtel de luxe où elles vont se produire et de nombreux millionnaires les accueillent chaleureusement. Daphné éblouit l'un d'entre eux, Osgood Fielding, et se fait inviter à dîner sur son yacht le soir même. Joséphine ourdit d'autres plans et, dans ce but, a subtilisé la valise du directeur et seul homme de la troupe. Ainsi Joséphine peut se transformer en jeune millionnaire pendant que toutes les musiciennes vont à la plage. Sugar y fait la connaissance de Junior, jeune héritier à millions, qui n'est autre que Joe.
Junior lui demande : "Does that mean you play that very fast music... jazz ? "
Sugar dans une moue troublante : "Yeah. Real hot ! "
Junior : "I guess some like it hot..."
(– Ça signifie que vous jouez cette musique très rapide... du jazz ? – Ouais. Et c'est très chaud ! – J'imagine que certains l'aiment chaud...)
Junior lui fixe un rendez-vous... sur le bateau de Osgood.
Le soir, l'orchestre joue et Sugar chante. À la fin du spectacle, elle se dépêche de se rendre au port de plaisance pendant que Joséphine doit se métamorphoser en Junior. Alors que Daphné passe une soirée dansante et chaude avec Osgood, un Junior stratège fait croire à Sugar qu'il est insensible à toute démarche féminine. Elle se fait donc un devoir de lui démontrer le contraire : "Let's throw another log on the fire" lui dit-elle même (– On va mettre le feu à une autre bûche ! ). Tout ce petit monde rentre chez soi. Une Daphné euphorique annonce à Joséphine qu'elle est fiancée. "Why would a guy wanna marry a guy ? " demande celle-ci. "Security ! " répond la future mariée (– Pourquoi est-ce qu'un homme épouserait un autre homme ? – Pour la sécurité ! ).
Le lendemain, les meurtriers mafieux de Chicago débarquent à l'hôtel sous couvert d'une conférence des Amis de l'opéra italien. Un commissaire veille (incognito, il lit la Gazette de la police ! ). Tous discutent de et recherchent les deux témoins échappés. Passant par la réception, Joséphine et Daphné aperçoivent les bandits et prennent peur et leurs jambes à leur cou. Comme il pense avant tout à sauver sa peau, Junior alias Joséphine lance un dernier coup de fil à Sugar pour rompre. Une course-poursuite s'engage entre la pègre et les deux travestis qui ont été reconnus. Cela se termine dans un bain de sang, en l'occurrence un règlement de compte entre italiens de différentes factions.
Joséphine retransformée en Joe, Sugar et Daphné ont le temps de rejoindre Osgood qui attend sa fiancée pour se rendre sur le yacht. Joe avoue tout à Sugar et celle-ci lui pardonne : l'amour est plus fort que tout. Un dernier dialogue entre Daphné et Osgood clôt de manière mémorable le film :
Daphné : "We can't get married at all"
Osgood : "Why not ? "
Daphné : "Well, in the first place, I'm not a natural blonde ! ".
Osgood : "Doesn't matter..."
Daphné : "I smoke. I smoke all the time. ".
Osgood : "I don't care. "
Daphné : "I have a terrible past. For three years now, I've been living with a saxophone player. ".
Osgood : "I forgive you. "
Daphné : "I can never have children".
Osgood : "We can adopt some"
Daphné en ôtant sa perruque : "You don't understand, Osgood, I'm a man ! ".
Osgood : "Well.. nobody's perfect ! "
(– Nous ne pouvons pas nous marier. – Pourquoi pas ? – Ben, premièrement parce que je ne suis pas une vraie blonde. – M'est égal... – Je fume. Je fume tout le temps. – Je m'en fiche. – Je traîne un horrible passé. Je viens de vivre trois ans avec un joueur de saxophone. – Je te pardonne. – Je ne peux pas avoir d'enfants. – On peut en adopter. – Tu ne comprends pas, Osgood, je suis un homme ! – Eh bien... personne n'est parfait ! )
Note de contenu :
* Pour le rôle finalement tenu par Jack Lemmon, Billy Wilder avait initialement choisi Frank Sinatra; mais ce dernier ne souhaitait pas être « Daphné », un homme travesti en femme. Quant au rôle de Marilyn Monroe, le premier choix était celui de Mitzi Gaynor : la distribution finale ne correspond donc guère aux choix originaux du réalisateur.
* L'adaptation française des dialogues est due à Raymond Queneau.
* 1re au générique de son 27e film, Marilyn Monroe interprète le rôle d'une chanteuse et musicienne dans un orchestre de femmes, Sugar Cane, de son vrai nom - polonais - Kowalczyk. Ses séquences sont très nombreuses :
o Chez l'impresario Poliakoff, on peut subrepticement apercevoir Marilyn sur une photo de l'orchestre accrochée au mur (14e minute).
o Sur le quai de la gare, une Marilyn fabuleusement belle apparaît à la 24e minute, arrivant évidemment la dernière pour prendre le train.
o Dans le train : Marilyn se fait surprendre par Tony Curtis et Jack Lemmon dans les WC en train de boire de l'alcool. Puis l'orchestre répète et Marilyn joue du ukulélé et chante. La bouteille de Marilyn tombe et Lemmon ment en prétendant que c'est la sienne. Puis Marilyn se couche, dévoilant un beau décolleté à Lemmon. Quelques instants plus tard, Marilyn rejoint Lemmon pour "la" remercier. Elles ne vont pas rester seules longtemps... Marilyn et Curtis peuvent discuter un moment entre elles.
o En Floride, à l'hôtel : arrivant à l'hôtel avec Curtis et Lemmon, à la réception et dans la chambre de ces derniers. À la plage en maillot de bain. Quelques instants plus tard, elle fait connaissance et tombe sous le charme d'un Tony Curtis grimé en millionnaire. Retour rapide à l'hôtel avec Lemmon qui désire confondre Curtis.
o La soirée : Marilyn interprète une chanson. Puis elle se rend à son rendez-vous en robe moulante et quelque peu transparente. Sur le bateau, une longue scène de séduction entre Marilyn et Curtis, agrémentée de nombreux baisers. Avant d'aller se coucher, elle rend visite à Curtis et Lemmon.
o Le lendemain matin, une Marilyn triste reçoit un appel de Curtis. Pour noyer son chagrin, elle va chercher de l'alcool chez ses deux copines.
o Marilyn chante une dernière fois sur scène avant de se faire embrasser par... Joséphine ! Elle prend la fuite et rejoint Tony Curtis en Joe sur la vedette du millionnaire.
* Marilyn interprète les chansons suivantes : Running Wild, I'm Through With Love et I Wanna Be Loved By You.
* Les références aux films de gangsters des années trente sont nombreuses, par exemple à propos du massacre de la Saint Valentin dans un garage, ou de George Raft qui fait sauter une piécette comme en 1932, mais l’effet choisi est plutôt burlesque et caricatural. On relève aussi « Les amis de l'opéra italien » qui s'offrent un monumental gâteau d'anniversaire, contenant un tueur et une mitraillette Thompson.
* Ce film fait partie de la Liste du BFI des 50 films à voir avant d'avoir 14 ans établie en 2005 par le British Film Institute.
Niveau : Secondaire supérieur Dossier pédagogique de "Certains l'aiment chaud" [texte imprimé] / Charlotte Garson, Auteur . - Paris : CNC : Paris : Cahiers du Cinéma, 2008 . - 22 pp.
Certains l'aiment chaud (Some Like it Hot) est un film américain de Billy Wilder sorti en 1959.
Il est classé premier par l'AFI dans la liste des films américains les plus drôles du XXe siècle, devant Tootsie et Dr Folamour.
Le film est considéré comme un remake du film allemand sorti en 1951 Fanfaren der Liebe réalisé par Kurt Hoffmann et écrit par Michael Logan qu'il a lui même ensuite réécrit en adaptation américaine en y ajoutant quelques changements.
L'hôtel utilisé comme décor pour évoquer la Floride est le Del Coronado Hotel de San Diego (Californie).
Une remarque, que Tony Curtis aurait faite en aparté lors du visionnement de rushes, a fait le tour du monde. Exaspéré par les retards incessants de Marilyn Monroe ainsi que son manque de sûreté dans le travail et les nombreuses prises à effectuer, Curtis aurait commenté qu' « embrasser Marilyn Monroe, c'était comme embrasser Hitler ». Il a à plusieurs reprises démenti cela, notamment dans un reportage sur le film tourné en 2001 pour les besoins de sa sortie DVD.
Langues : Français (fre)
Catégories : Education aux médias:Cinéma:Cinéma et enseignement
Education aux médias:Cinéma:Monographies : filmsMots-clés : Some Like it Hot Certains l’aiment chaud Billy Wilder I. A. L. Diamond Robert Thoeren Michael Logan Adolph Deutsch Ted Haworth Edward G. Boyle Bert Henrikson Orry-Kelly Alice Monte Agnes Flanagan Emile LaVigne Charles Lang Jr. Milt Rice Fred Lau Arthur P. Schmidt Eve Newman Doane Harrison Ashton Productions Inc. Mirisch Company United Artists Corporation Marilyn Monroe Claire Guibert Alouette Tony Curtis Jean-Claude Michel Jack Lemmon Roger Carel George Raft Jean Martinelli Joe E. Brown Fred Pasquali Barbara Drew Raymonde Devarennes Cinéma américain comédie Index. décimale : 19 Monographies : films Résumé :
Un corbillard est poursuivi par un véhicule de police. Des tirs s'échangent. Il arrive à s'échapper afin d'aller livrer son précieux chargement d'alcool de contrebande. C'est le Chicago de 1929, en pleine prohibition. La police fait une descente dans le tripot clandestin, dont deux musiciens, Joe le saxophoniste et Jerry le contrebassiste, arrivent à s'enfuir. Le lendemain, ils courent le cachet. Alors qu'ils vont chercher une voiture pour se rendre à leur nouvel engagement, ils sont témoins d'une tuerie entre bandes rivales de la Mafia. Afin d'échapper aux représailles, ils se font enrôler dans un orchestre composé uniquement de femmes et doivent donc se travestir en conséquence. Elles, puisque désormais ils se nomment Joséphine et Daphné, partent en train pour la Floride. Elles font la connaissance de Sugar Kane, la chanteuse de la troupe Sweet Sue and her society syncopators.
Pendant le trajet, une petite sauterie improvisée autour de quelques verres rend sympathiques les deux nouvelles arrivées. Joe - alias Joséphine - est très attiré par Sugar, qui lui raconte ses déboires amoureux avec les saxophonistes : en Floride, elle souhaite se trouver un millionnaire pour l'épouser.
La Floride, un hôtel de luxe où elles vont se produire et de nombreux millionnaires les accueillent chaleureusement. Daphné éblouit l'un d'entre eux, Osgood Fielding, et se fait inviter à dîner sur son yacht le soir même. Joséphine ourdit d'autres plans et, dans ce but, a subtilisé la valise du directeur et seul homme de la troupe. Ainsi Joséphine peut se transformer en jeune millionnaire pendant que toutes les musiciennes vont à la plage. Sugar y fait la connaissance de Junior, jeune héritier à millions, qui n'est autre que Joe.
Junior lui demande : "Does that mean you play that very fast music... jazz ? "
Sugar dans une moue troublante : "Yeah. Real hot ! "
Junior : "I guess some like it hot..."
(– Ça signifie que vous jouez cette musique très rapide... du jazz ? – Ouais. Et c'est très chaud ! – J'imagine que certains l'aiment chaud...)
Junior lui fixe un rendez-vous... sur le bateau de Osgood.
Le soir, l'orchestre joue et Sugar chante. À la fin du spectacle, elle se dépêche de se rendre au port de plaisance pendant que Joséphine doit se métamorphoser en Junior. Alors que Daphné passe une soirée dansante et chaude avec Osgood, un Junior stratège fait croire à Sugar qu'il est insensible à toute démarche féminine. Elle se fait donc un devoir de lui démontrer le contraire : "Let's throw another log on the fire" lui dit-elle même (– On va mettre le feu à une autre bûche ! ). Tout ce petit monde rentre chez soi. Une Daphné euphorique annonce à Joséphine qu'elle est fiancée. "Why would a guy wanna marry a guy ? " demande celle-ci. "Security ! " répond la future mariée (– Pourquoi est-ce qu'un homme épouserait un autre homme ? – Pour la sécurité ! ).
Le lendemain, les meurtriers mafieux de Chicago débarquent à l'hôtel sous couvert d'une conférence des Amis de l'opéra italien. Un commissaire veille (incognito, il lit la Gazette de la police ! ). Tous discutent de et recherchent les deux témoins échappés. Passant par la réception, Joséphine et Daphné aperçoivent les bandits et prennent peur et leurs jambes à leur cou. Comme il pense avant tout à sauver sa peau, Junior alias Joséphine lance un dernier coup de fil à Sugar pour rompre. Une course-poursuite s'engage entre la pègre et les deux travestis qui ont été reconnus. Cela se termine dans un bain de sang, en l'occurrence un règlement de compte entre italiens de différentes factions.
Joséphine retransformée en Joe, Sugar et Daphné ont le temps de rejoindre Osgood qui attend sa fiancée pour se rendre sur le yacht. Joe avoue tout à Sugar et celle-ci lui pardonne : l'amour est plus fort que tout. Un dernier dialogue entre Daphné et Osgood clôt de manière mémorable le film :
Daphné : "We can't get married at all"
Osgood : "Why not ? "
Daphné : "Well, in the first place, I'm not a natural blonde ! ".
Osgood : "Doesn't matter..."
Daphné : "I smoke. I smoke all the time. ".
Osgood : "I don't care. "
Daphné : "I have a terrible past. For three years now, I've been living with a saxophone player. ".
Osgood : "I forgive you. "
Daphné : "I can never have children".
Osgood : "We can adopt some"
Daphné en ôtant sa perruque : "You don't understand, Osgood, I'm a man ! ".
Osgood : "Well.. nobody's perfect ! "
(– Nous ne pouvons pas nous marier. – Pourquoi pas ? – Ben, premièrement parce que je ne suis pas une vraie blonde. – M'est égal... – Je fume. Je fume tout le temps. – Je m'en fiche. – Je traîne un horrible passé. Je viens de vivre trois ans avec un joueur de saxophone. – Je te pardonne. – Je ne peux pas avoir d'enfants. – On peut en adopter. – Tu ne comprends pas, Osgood, je suis un homme ! – Eh bien... personne n'est parfait ! )
Note de contenu :
* Pour le rôle finalement tenu par Jack Lemmon, Billy Wilder avait initialement choisi Frank Sinatra; mais ce dernier ne souhaitait pas être « Daphné », un homme travesti en femme. Quant au rôle de Marilyn Monroe, le premier choix était celui de Mitzi Gaynor : la distribution finale ne correspond donc guère aux choix originaux du réalisateur.
* L'adaptation française des dialogues est due à Raymond Queneau.
* 1re au générique de son 27e film, Marilyn Monroe interprète le rôle d'une chanteuse et musicienne dans un orchestre de femmes, Sugar Cane, de son vrai nom - polonais - Kowalczyk. Ses séquences sont très nombreuses :
o Chez l'impresario Poliakoff, on peut subrepticement apercevoir Marilyn sur une photo de l'orchestre accrochée au mur (14e minute).
o Sur le quai de la gare, une Marilyn fabuleusement belle apparaît à la 24e minute, arrivant évidemment la dernière pour prendre le train.
o Dans le train : Marilyn se fait surprendre par Tony Curtis et Jack Lemmon dans les WC en train de boire de l'alcool. Puis l'orchestre répète et Marilyn joue du ukulélé et chante. La bouteille de Marilyn tombe et Lemmon ment en prétendant que c'est la sienne. Puis Marilyn se couche, dévoilant un beau décolleté à Lemmon. Quelques instants plus tard, Marilyn rejoint Lemmon pour "la" remercier. Elles ne vont pas rester seules longtemps... Marilyn et Curtis peuvent discuter un moment entre elles.
o En Floride, à l'hôtel : arrivant à l'hôtel avec Curtis et Lemmon, à la réception et dans la chambre de ces derniers. À la plage en maillot de bain. Quelques instants plus tard, elle fait connaissance et tombe sous le charme d'un Tony Curtis grimé en millionnaire. Retour rapide à l'hôtel avec Lemmon qui désire confondre Curtis.
o La soirée : Marilyn interprète une chanson. Puis elle se rend à son rendez-vous en robe moulante et quelque peu transparente. Sur le bateau, une longue scène de séduction entre Marilyn et Curtis, agrémentée de nombreux baisers. Avant d'aller se coucher, elle rend visite à Curtis et Lemmon.
o Le lendemain matin, une Marilyn triste reçoit un appel de Curtis. Pour noyer son chagrin, elle va chercher de l'alcool chez ses deux copines.
o Marilyn chante une dernière fois sur scène avant de se faire embrasser par... Joséphine ! Elle prend la fuite et rejoint Tony Curtis en Joe sur la vedette du millionnaire.
* Marilyn interprète les chansons suivantes : Running Wild, I'm Through With Love et I Wanna Be Loved By You.
* Les références aux films de gangsters des années trente sont nombreuses, par exemple à propos du massacre de la Saint Valentin dans un garage, ou de George Raft qui fait sauter une piécette comme en 1932, mais l’effet choisi est plutôt burlesque et caricatural. On relève aussi « Les amis de l'opéra italien » qui s'offrent un monumental gâteau d'anniversaire, contenant un tueur et une mitraillette Thompson.
* Ce film fait partie de la Liste du BFI des 50 films à voir avant d'avoir 14 ans établie en 2005 par le British Film Institute.
Niveau : Secondaire supérieur Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 302677 19 H.1.04339/8 Dossier pédagogique Médiathèque CAV Liège Rayon Livres Disponible
Titre : Varda tous courts Type de document : document projeté ou vidéo Auteurs : Agnès Varda (1928-....), Auteur ; Catherine Goupil, Editeur : Réseau Canopé editions (anciennement SCEREN-CNDP-CRDP) Année de publication : 2007 Collection : L'Eden CINEMA Importance : 2 DVD vidéo, toutes zones, 350 min ; 1 livret, 20 p. ISBN/ISSN/EAN : 978-2-240-02588-3 Prix : 35,00 Euros Langues : Français (fre) Catégories : Education par les médias:Arts et médias:Cinéma:Court Métrage Mots-clés : école primaire;collège;lycée;enseignement secondaire - voie professionnelle;le regard et le geste - arts visuels;cinéma et audiovisuel;Varda Agnès : 1928-;film Index. décimale : 92.5 Court Métrage Résumé : Outre l'ensemble des courts-métrages d'Agnès Varda de 1957 à 2004, ce double DVD propose les 14 numéros « d'Une minute pour une image », commentés par Agnès Varda et diffusés sur FR3 en 1983, ainsi qu'un entretien, « Du Coq à l'âne », entre Alain Bergala, Anne Huet et Agnès Varda, produit par le CNDP, et une présentation de chacun des courts-métrages par Agnès Varda elle-même en 2007. Varda tous courts [document projeté ou vidéo] / Agnès Varda (1928-....), Auteur ; Catherine Goupil, . - Réseau Canopé editions (anciennement SCEREN-CNDP-CRDP), 2007 . - 2 DVD vidéo, toutes zones, 350 min ; 1 livret, 20 p.. - (L'Eden CINEMA) .
ISBN : 978-2-240-02588-3 : 35,00 Euros
Langues : Français (fre)
Catégories : Education par les médias:Arts et médias:Cinéma:Court Métrage Mots-clés : école primaire;collège;lycée;enseignement secondaire - voie professionnelle;le regard et le geste - arts visuels;cinéma et audiovisuel;Varda Agnès : 1928-;film Index. décimale : 92.5 Court Métrage Résumé : Outre l'ensemble des courts-métrages d'Agnès Varda de 1957 à 2004, ce double DVD propose les 14 numéros « d'Une minute pour une image », commentés par Agnès Varda et diffusés sur FR3 en 1983, ainsi qu'un entretien, « Du Coq à l'âne », entre Alain Bergala, Anne Huet et Agnès Varda, produit par le CNDP, et une présentation de chacun des courts-métrages par Agnès Varda elle-même en 2007. Exemplaires (2)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 100173 92.5 N.1.0774 DVD Médiathèque CAV Liège Rayon DVD Disponible 102912 92.5 N.1.0774 DVD Médiathèque CAV Liège Rayon DVD Disponible Documents numériques
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