
La médiathèque du Centre audiovisuel de Liège c'est plus de 100.000 documents d'éducation aux médias et par les médias : livres, DVD, cassettes vidéos, CDrom, diapositives, transparents, livres sonores...
Comme les autres services du CAV, la médiathèque est accessible aux enseignants, étudiants et membres d'asbl uniquement.
Le CAVL est ouvert du lundi au vendredi de 9h à 17h. Attention : la médiathèque n'est ouverte que les lundis, mardis et jeudis matins ainsi que les mercredi et vendredi de 9h à 17h.
A partir de cette page vous pouvez :
Retourner au premier écran avec les catégories... |
Résultat de la recherche
6 résultat(s) recherche sur le mot-clé 'Andrei Moskvin' 



Echos d'Ivan le terrible / Jean-Louis Leutrat
Accompagne Ivan le Terrible / Sergueï Mikaïlovitch Eisenstein
Titre : Echos d'Ivan le terrible : L'éclair de l'art, les foudres du pouvoir Type de document : texte imprimé Auteurs : Jean-Louis Leutrat (1941-....), Auteur Editeur : Bruxelles : De Boeck université Année de publication : 2006 Collection : Arts et cinéma ISBN/ISSN/EAN : 978-2-8041-4946-8 Note générale :
Ivan le Terrible est un film soviétique (1942-1946) de Sergueï Eisenstein.
Fils de Vassili III (1479-1533) et de sa deuxième épouse lituanienne, Héléna Glinska (1506/1507-1538), il succède à son père à la mort de celui-ci, le 4 décembre 1533. Comme Ivan est trop jeune pour régner, le pouvoir est soumis à un conseil de régence conduit par sa mère et par vingt boyards. Elle gouverne avec son favori Telepnev-Obolenski. Ils continuent la politique de Vassili III, réagissant aux intrigues des boyards. Pour assurer les droits d’Ivan, Hélène fait emprisonner ses deux beaux-frères Iouri et André. Elle meurt le 3 avril 1538, probablement empoisonnée, et le pouvoir se partage alors entre différentes factions de familles de boyards (Chouïski, Glinski, Bielski).
Ivan passe son enfance dans une ambiance de haine et de mort, dans la crainte permanente d’être assassiné. Ses loisirs se partagent entre la torture d’animaux, la chasse et la maltraitance des villages alentours. Il donne en outre des signes d'une personnalité très contrastée. D'un côté, c'est un homme intelligent, très affairé, dynamique prenant à cœur sa responsabilité de souverain, de l'autre, c'est un homme très déséquilibré, au psychisme fragile et sujet à de violentes sautes d'humeur et à de longues dépressions. Il considérait l'aristocratie comme son principal adversaire.
Autodidacte, il s’intéresse aux Saintes Écritures et à force de se prosterner devant les icônes, son front porte la trace d’une callosité (hyperkératose).
À 16 ans, il rejoint l’armée à Kolomna, où celle-ci vient de mener une action contre les Tatars : il y fait exécuter cinquante arquebusiers de Novgorod porteurs d’une pétition au sujet des vexations qu’ils subissent.
Il est sacré tsar à Moscou le 16 janvier 1547 à la cathédrale de l'Assomption et est proclamé « Tsar de toute les Russies ». On prend en outre la décision de marier le souverain. Ivan décida de chercher une épouse, non à l'étranger, mais au sein de ses États. En février, il épouse Anastasia Romanovna Zakharine, fille d'une famille de boyards qui faisaient partie des cercles les plus proches du tsar. Il est le premier tsar régnant, c'est-à-dire « César », titre jusque-là porté par les empereurs byzantins. Plus qu’un titre à ses yeux, il se croit investi d’une mission divine, même si son investiture n'est consacrée qu'en 1561 par le patriarche grec Ioasaphe II de Constantinople.
À la suite des incendies de Moscou de 1547, qui provoquent des milliers de morts, Ivan, se croyant abandonné de Dieu, décide de convoquer des représentants de toutes les régions de la Russie. Cette assemblée a lieu en 1550 et Ivan y promet de défendre le peuple contre l’oppression et l’injustice. Mais cette assemblée lui permet aussi d’imposer son code (tsarski soudiebnik) pour remplacer celui de son grand-père Ivan III qui datait de 1497.
Les premières années de son règne sont consacrées à une modernisation de la Russie. Il place aussi aux postes clefs du pays de petites gens qui lui sont acquis, plutôt que les boyards. Il établit un code de lois en 1550, réorganise le clergé en 1551, en le soumettant à l'État, et crée le corps des Streltsy, un corps d'infanterie constituant la garde personnelle du tsar. Il tient également, en 1549, la première réunion du zemski sobor, « assemblée de la terre », le premier parlement russe d'État de type féodal), un conseil de nobles consulté lors des grandes décisions. Un nouveau code de lois (soudiebnik) et les diplômes royaux (oustavnie, otkoupnie gramot) élargissent la participation des représentants électifs paysans à la procédure judiciaire et la gestion locale.
La première presse à imprimer est introduite sous son règne.
À partir de 1560, le régime se durcit. Les premières lois restreignant la liberté des paysans sont prises, qui conduisent ensuite au servage. Ivan IV se lance dans un régime de terreur contre les boyards qu'il hait depuis sa jeunesse. En 1564, il constitue l'opritchnina, le domaine royal, possédé personnellement par le tsar. Il est administré par sa police spéciale, les opritchiniki, qui rapidement deviennent des despotes locaux, terrorisant la population et les nobles, imposant la conscription forcée pour le front livonien.
À l'extérieur, Ivan IV assure l'extension de l'empire. Les Suédois, les Polonais et les Tatars l’irritent au plus haut point et c’est contre eux qu’il va mener ses premières campagnes militaires. Il annexe les khanats de Kazan et d'Astrakhan en 1552 et 1556, ce qui met fin aux incursions dévastatrices des combattants de Kazan dans les régions du Nord-Est de la Russie, embarrasse la migration des hordes agressives nomades d'Asie en Europe et donne à l'empire un accès à la Volga.
Après deux échecs en 1547 et 1549, Ivan quitte Moscou le 16 juin 1552 à la tête, dit-on, d’une armée de 100 000 hommes. Celle-ci composée d’éléments hétéroclites, comme les streltsy, fantassins munis d’armes à feu ou de troupes (Possokha) ni aguerries ni disciplinées fournies par les villes et les campagnes sont pour la première fois commandées par des officiers nommés au mérite et non par la naissance. Le 2 octobre 1552, Kazan, capitale des Tatars, devient russe après d’âpres combats. Pour célébrer cette victoire, Ivan fait bâtir à Moscou la cathédrale Saint-Basile. La construction dure 6 ans et, selon la légende, les yeux de son architecte, Postnik Barma Yakovlev, auraient été crevés afin que celui-ci ne puisse en rebâtir une autre aussi belle ; Yakovlev a toutefois participé aux travaux du Kremlin de Kazan quelques années plus tard, ce qui laisse penser qu'il n'a pas été aveuglé.
Après la prise de Kazan, son général Iermak atteint l'Oural, puis la Sibérie.
Il repousse les Tatars et ouvre aux Anglais la mer Blanche et le port d'Arkhangelsk. En 1558, il s'engage dans la guerre russo-livonienne, longue guerre qui, après lui avoir assuré un débouché sur la mer Baltique, se termine en 1583 par une défaite contre une coalition réunissant la Pologne, la Suède, la Lituanie et les Chevaliers teutoniques de Livonie.
1567, 1568 et 1569 sont des années de mauvaise récolte et une épidémie de peste provoque une mortalité importante.
Le khanat de Crimée ruine constamment les terres frontalières de la Russie au règne d'Ivan IV (voir aussi Invasions des Tatars de Crimée en Russie). En 1571, le Khan de Crimée brûle Moscou, mais l'année suivante les Tatars de Crimée sont vaincus non loin de la capitale russe, à la bataille de Molodi.
En 1570 les détachements polonais et suédois ruinent les territoires septentrionaux et occidentaux de la Russie, l'armée du roi polonais Stefan Batory supprime les garnisons et la population de quelques villes russes.
Ivan le Terrible tue son fils (1885), par Ilya Repine.
À la fin du règne d'Ivan IV, la Russie se retrouve saignée par une guerre de 25 ans. En 1581, Ivan le Terrible cause la mort de son fils aîné Ivan Ivanovitch (1554-1581) en le frappant mortellement de son sceptre, alors que celui-ci est intervenu pour protéger l'enfant que portait sa troisième femme Elena Cheremetiev, agressée par le tsar. L'épisode est illustré par plusieurs tableaux dont celui, particulièrement marquant, d'Ilya Repine conservé à la Galerie Tretiakov.
Les circonstances de sa mort, le 18 mars 1584, lors d'une partie d'échecs, restent non élucidées à ce jour. Cependant, les travaux de rénovation de son tombeau dans les années 1960, ont permis un examen de ses restes. Celui-ci a révélé la présence dans les ossements de fortes doses de mercure, laissant à penser qu'il aurait été volontairement empoisonné. Mais il était très courant, à cette époque, que les médecins prescrivent aussi du mercure en poudre à des fins médicales, comme principe actif d'onguent (notamment dans le traitement de la syphilis), ignorant alors que l'absorption régulière d'une telle substance puisse porter atteinte au système nerveux central. Une telle intoxication prolongée au mercure expliquerait ainsi, selon certains historiens et scientifiques, les crises de folie du tsar.
Langues : Français (fre) Catégories : Education aux médias:Cinéma:Monographies : films Mots-clés : Ivan le terrible van Groznyy Sergei M. Eisenstein Sergei Prokofiev Iosif Shpinel Leonid Naumov Nadezhda Buzina Vasili Goryunov I. Bir B. Bunayev Valentina Kuznetsova Vladimir Bogdankevich Boris Volsky Viktor Dombrovsky Andrei Moskvin Eduard Tisse Esfir Tobak Vladimir Lugovskoi Igor Lukovsky Abram Stasevich Wolfgang Staudte Mosfilm TsOKS Nikolai Cherkasov Lyudmila Tselikovskaya Serafima Birman Mikhail Nazvanov Mikhail Zharov Amvrosi Buchma Mikhail Kuznetsov Pavel Kadochnikov Andrei Abrikosov Aleksandr Mgebrov Maksim Mikhaylov Vsevolod Pudovkin Pavel Massalsky Sergei Stolyarov Valentina Kuznetsova Aleksandr Rumnyov Semyon Timoshenko Cinéma russe Index. décimale : 19 Monographies : films Résumé :
Qu’est-ce qu’Ivan le Terrible ? Orson Welles lui reprochait son "penchant pour l’éloquence" qui en faisait à ses yeux "une démonstration vide et purement esthétique". C’est "l'œuvre scandaleuse par son existence même" disait Alexandre Astruc, et, selon Jacques Rivette, "l’apothéose" du "génie plastique" d’Eisenstein.
C’est un film en deux parties, un scénario conçu pour trois parties, des dessins préparatoires, des photos, restes d’un tournage inachevé, une partition de Prokofiev retravaillée en un oratorio par Abram Stasevitch … Que le film soit mutilé, la seconde partie ayant été remontée, la troisième manquant à l’appel, ce qui reste est rien moins que somptueux.
Ne serait-ce que pour cette raison, l’œuvre "vaut le détour", sinon la digression. Elle demande à être envisagée de près. Elle le mérite aussi parce qu’elle vient de l’enfer : conçue alors que se déroulait un combat impitoyable entre le peuple soviétique et le 3e Reich, elle l’a été par un homme en sursis qui a vu disparaître des amis proches, sans parler de millions d’anonymes, et qui ne pouvait pas ne pas savoir que dans cette affaire il jouait sa tête.
C’est en effet un film sur le pouvoir, et sur celui de Staline en particulier, une œuvre nécessairement ambiguë où certains verront sans doute de la duplicité. Le propos de cet ouvrage est, entre autres, de comprendre à travers l’usage de la figure du chiasme et du renversement, comment Eisenstein a joué avec le feu.
Il intéressera les étudiants en art et cinéma des niveaux Masters 1 et 2, les étudiants slavisants et tous les passionnés de cinéma.
Ivan IV de Russie, surnommé Ivan le Terrible, est né en 1530. À la mort de son père Vassili III en 1533, il devient Grand Prince de Russie. En attendant sa majorité, sa mère Hélène Glinskaïa assure la régence. Cette dernière meurt en 1538, laissant l’État aux boyards qui cherchent à prendre le pouvoir. En 1547, Ivan IV atteint sa majorité ; il est le premier grand-prince moscovite à être officiellement couronné tsar. La même année, il épouse Anastasia Romanovna de la famille des Romanov. Il s’entoure de fidèles conseillers et se tient à l’écart de la noblesse à cause de la révolte des nobles durant son enfance. Il réunit le premier zemski sobor, qui est une sorte d’états généraux. Il réorganise le pays et renforce sa position autocratique en enlevant des pouvoirs aux boyards et à l’Église. En 1550, il lance une réforme du système administratif et judiciaire : des directions unifiées sont créées pour les finances, les affaires étrangères et la guerre ; les pouvoirs des voïvodes, les gouverneurs de provinces, sont limités. En 1560, il entreprend une nouvelle réforme sur l’administration locale et le système fiscal qui sont réorganisés, notamment au détriment des boyards qui se voient privés des taxes qu’ils ont toujours eu le droit de prélever sur les impôts collectés par eux pour le tsar. En 1564, Ivan IV abdique et part de Moscou avec une partie de la cour. Mais quelques semaines plus tard sous la pression populaire, il accepte de remonter sur le trône. En 1565, il prend une partie de la Moscovie à titre personnel et la dirige lui-même pour la redistribuer à ses plus fidèles partisans, créant ainsi de nouveaux fonctionnaires, les opritchniki. Les boyards mécontents de leur perte de pouvoir complotent contre le Tsar qui va les exterminer sans pitié ce qui lui vaut le surnom de « Ivan le Terrible ». En 1552, les armées moscovites ont conquis et annexé le royaume tatar de Kazan et Astrakhan qui deviennent des territoires russes en 1556. Il pacifie les frontières de l’Est de la Russie. Il autorise les rapports commerciaux entre l’Angleterre et la Russie.
Souvent excessif et cruel, Ivan IV fonde une Russie forte et crée un modèle de pouvoir suprême pour les tsars. Peut-être est il mort, on ne le sait pas. Dans tous les cas, sa terreur reste éternelle.
Note de contenu :
C'est un film en noir et blanc. Le film devait comporter une troisième partie qui ne fut pas réalisée. La deuxième partie du film fut censurée jusqu'en 1958, Staline se sentant visé. Le film reçut le Prix de la photographie au Festival de Locarno en 1946 et fut classé septième des dix meilleurs films du cinéma mondial par la critique professionnelle d'après le magazine anglais Sight and Sound en 1962. La musique de ce film a été composée par Serge Prokofiev. Peu après la sortie de ce film et sur la base de la musique qu'il avait écrite pour S. Eisenstein, Prokofiev composa une cantate pour grand orchestre, chœurs, alto, baryton et récitant. L'alto chante notamment la Chanson du castor qu'interprète Efrossinia dans le film d'Eisenstein. Le récitant tient le double rôle de l'auteur et d'Ivan. Prokofiev avait déjà collaboré avec Eisenstein pour Alexander Nevsky et en avait également tiré une cantate. Malheureusement, le succès qu'avait rencontré Prokofiev avec Alexander Nevsky ne s'est pas renouvelé avec sa cantate tirée d'Ivan le Terrible.
Accompagne Ivan le Terrible / Sergueï Mikaïlovitch Eisenstein
Echos d'Ivan le terrible : L'éclair de l'art, les foudres du pouvoir [texte imprimé] / Jean-Louis Leutrat (1941-....), Auteur . - De Boeck université, 2006. - (Arts et cinéma) .
ISBN : 978-2-8041-4946-8
Ivan le Terrible est un film soviétique (1942-1946) de Sergueï Eisenstein.
Fils de Vassili III (1479-1533) et de sa deuxième épouse lituanienne, Héléna Glinska (1506/1507-1538), il succède à son père à la mort de celui-ci, le 4 décembre 1533. Comme Ivan est trop jeune pour régner, le pouvoir est soumis à un conseil de régence conduit par sa mère et par vingt boyards. Elle gouverne avec son favori Telepnev-Obolenski. Ils continuent la politique de Vassili III, réagissant aux intrigues des boyards. Pour assurer les droits d’Ivan, Hélène fait emprisonner ses deux beaux-frères Iouri et André. Elle meurt le 3 avril 1538, probablement empoisonnée, et le pouvoir se partage alors entre différentes factions de familles de boyards (Chouïski, Glinski, Bielski).
Ivan passe son enfance dans une ambiance de haine et de mort, dans la crainte permanente d’être assassiné. Ses loisirs se partagent entre la torture d’animaux, la chasse et la maltraitance des villages alentours. Il donne en outre des signes d'une personnalité très contrastée. D'un côté, c'est un homme intelligent, très affairé, dynamique prenant à cœur sa responsabilité de souverain, de l'autre, c'est un homme très déséquilibré, au psychisme fragile et sujet à de violentes sautes d'humeur et à de longues dépressions. Il considérait l'aristocratie comme son principal adversaire.
Autodidacte, il s’intéresse aux Saintes Écritures et à force de se prosterner devant les icônes, son front porte la trace d’une callosité (hyperkératose).
À 16 ans, il rejoint l’armée à Kolomna, où celle-ci vient de mener une action contre les Tatars : il y fait exécuter cinquante arquebusiers de Novgorod porteurs d’une pétition au sujet des vexations qu’ils subissent.
Il est sacré tsar à Moscou le 16 janvier 1547 à la cathédrale de l'Assomption et est proclamé « Tsar de toute les Russies ». On prend en outre la décision de marier le souverain. Ivan décida de chercher une épouse, non à l'étranger, mais au sein de ses États. En février, il épouse Anastasia Romanovna Zakharine, fille d'une famille de boyards qui faisaient partie des cercles les plus proches du tsar. Il est le premier tsar régnant, c'est-à-dire « César », titre jusque-là porté par les empereurs byzantins. Plus qu’un titre à ses yeux, il se croit investi d’une mission divine, même si son investiture n'est consacrée qu'en 1561 par le patriarche grec Ioasaphe II de Constantinople.
À la suite des incendies de Moscou de 1547, qui provoquent des milliers de morts, Ivan, se croyant abandonné de Dieu, décide de convoquer des représentants de toutes les régions de la Russie. Cette assemblée a lieu en 1550 et Ivan y promet de défendre le peuple contre l’oppression et l’injustice. Mais cette assemblée lui permet aussi d’imposer son code (tsarski soudiebnik) pour remplacer celui de son grand-père Ivan III qui datait de 1497.
Les premières années de son règne sont consacrées à une modernisation de la Russie. Il place aussi aux postes clefs du pays de petites gens qui lui sont acquis, plutôt que les boyards. Il établit un code de lois en 1550, réorganise le clergé en 1551, en le soumettant à l'État, et crée le corps des Streltsy, un corps d'infanterie constituant la garde personnelle du tsar. Il tient également, en 1549, la première réunion du zemski sobor, « assemblée de la terre », le premier parlement russe d'État de type féodal), un conseil de nobles consulté lors des grandes décisions. Un nouveau code de lois (soudiebnik) et les diplômes royaux (oustavnie, otkoupnie gramot) élargissent la participation des représentants électifs paysans à la procédure judiciaire et la gestion locale.
La première presse à imprimer est introduite sous son règne.
À partir de 1560, le régime se durcit. Les premières lois restreignant la liberté des paysans sont prises, qui conduisent ensuite au servage. Ivan IV se lance dans un régime de terreur contre les boyards qu'il hait depuis sa jeunesse. En 1564, il constitue l'opritchnina, le domaine royal, possédé personnellement par le tsar. Il est administré par sa police spéciale, les opritchiniki, qui rapidement deviennent des despotes locaux, terrorisant la population et les nobles, imposant la conscription forcée pour le front livonien.
À l'extérieur, Ivan IV assure l'extension de l'empire. Les Suédois, les Polonais et les Tatars l’irritent au plus haut point et c’est contre eux qu’il va mener ses premières campagnes militaires. Il annexe les khanats de Kazan et d'Astrakhan en 1552 et 1556, ce qui met fin aux incursions dévastatrices des combattants de Kazan dans les régions du Nord-Est de la Russie, embarrasse la migration des hordes agressives nomades d'Asie en Europe et donne à l'empire un accès à la Volga.
Après deux échecs en 1547 et 1549, Ivan quitte Moscou le 16 juin 1552 à la tête, dit-on, d’une armée de 100 000 hommes. Celle-ci composée d’éléments hétéroclites, comme les streltsy, fantassins munis d’armes à feu ou de troupes (Possokha) ni aguerries ni disciplinées fournies par les villes et les campagnes sont pour la première fois commandées par des officiers nommés au mérite et non par la naissance. Le 2 octobre 1552, Kazan, capitale des Tatars, devient russe après d’âpres combats. Pour célébrer cette victoire, Ivan fait bâtir à Moscou la cathédrale Saint-Basile. La construction dure 6 ans et, selon la légende, les yeux de son architecte, Postnik Barma Yakovlev, auraient été crevés afin que celui-ci ne puisse en rebâtir une autre aussi belle ; Yakovlev a toutefois participé aux travaux du Kremlin de Kazan quelques années plus tard, ce qui laisse penser qu'il n'a pas été aveuglé.
Après la prise de Kazan, son général Iermak atteint l'Oural, puis la Sibérie.
Il repousse les Tatars et ouvre aux Anglais la mer Blanche et le port d'Arkhangelsk. En 1558, il s'engage dans la guerre russo-livonienne, longue guerre qui, après lui avoir assuré un débouché sur la mer Baltique, se termine en 1583 par une défaite contre une coalition réunissant la Pologne, la Suède, la Lituanie et les Chevaliers teutoniques de Livonie.
1567, 1568 et 1569 sont des années de mauvaise récolte et une épidémie de peste provoque une mortalité importante.
Le khanat de Crimée ruine constamment les terres frontalières de la Russie au règne d'Ivan IV (voir aussi Invasions des Tatars de Crimée en Russie). En 1571, le Khan de Crimée brûle Moscou, mais l'année suivante les Tatars de Crimée sont vaincus non loin de la capitale russe, à la bataille de Molodi.
En 1570 les détachements polonais et suédois ruinent les territoires septentrionaux et occidentaux de la Russie, l'armée du roi polonais Stefan Batory supprime les garnisons et la population de quelques villes russes.
Ivan le Terrible tue son fils (1885), par Ilya Repine.
À la fin du règne d'Ivan IV, la Russie se retrouve saignée par une guerre de 25 ans. En 1581, Ivan le Terrible cause la mort de son fils aîné Ivan Ivanovitch (1554-1581) en le frappant mortellement de son sceptre, alors que celui-ci est intervenu pour protéger l'enfant que portait sa troisième femme Elena Cheremetiev, agressée par le tsar. L'épisode est illustré par plusieurs tableaux dont celui, particulièrement marquant, d'Ilya Repine conservé à la Galerie Tretiakov.
Les circonstances de sa mort, le 18 mars 1584, lors d'une partie d'échecs, restent non élucidées à ce jour. Cependant, les travaux de rénovation de son tombeau dans les années 1960, ont permis un examen de ses restes. Celui-ci a révélé la présence dans les ossements de fortes doses de mercure, laissant à penser qu'il aurait été volontairement empoisonné. Mais il était très courant, à cette époque, que les médecins prescrivent aussi du mercure en poudre à des fins médicales, comme principe actif d'onguent (notamment dans le traitement de la syphilis), ignorant alors que l'absorption régulière d'une telle substance puisse porter atteinte au système nerveux central. Une telle intoxication prolongée au mercure expliquerait ainsi, selon certains historiens et scientifiques, les crises de folie du tsar.
Langues : Français (fre)
Catégories : Education aux médias:Cinéma:Monographies : films Mots-clés : Ivan le terrible van Groznyy Sergei M. Eisenstein Sergei Prokofiev Iosif Shpinel Leonid Naumov Nadezhda Buzina Vasili Goryunov I. Bir B. Bunayev Valentina Kuznetsova Vladimir Bogdankevich Boris Volsky Viktor Dombrovsky Andrei Moskvin Eduard Tisse Esfir Tobak Vladimir Lugovskoi Igor Lukovsky Abram Stasevich Wolfgang Staudte Mosfilm TsOKS Nikolai Cherkasov Lyudmila Tselikovskaya Serafima Birman Mikhail Nazvanov Mikhail Zharov Amvrosi Buchma Mikhail Kuznetsov Pavel Kadochnikov Andrei Abrikosov Aleksandr Mgebrov Maksim Mikhaylov Vsevolod Pudovkin Pavel Massalsky Sergei Stolyarov Valentina Kuznetsova Aleksandr Rumnyov Semyon Timoshenko Cinéma russe Index. décimale : 19 Monographies : films Résumé :
Qu’est-ce qu’Ivan le Terrible ? Orson Welles lui reprochait son "penchant pour l’éloquence" qui en faisait à ses yeux "une démonstration vide et purement esthétique". C’est "l'œuvre scandaleuse par son existence même" disait Alexandre Astruc, et, selon Jacques Rivette, "l’apothéose" du "génie plastique" d’Eisenstein.
C’est un film en deux parties, un scénario conçu pour trois parties, des dessins préparatoires, des photos, restes d’un tournage inachevé, une partition de Prokofiev retravaillée en un oratorio par Abram Stasevitch … Que le film soit mutilé, la seconde partie ayant été remontée, la troisième manquant à l’appel, ce qui reste est rien moins que somptueux.
Ne serait-ce que pour cette raison, l’œuvre "vaut le détour", sinon la digression. Elle demande à être envisagée de près. Elle le mérite aussi parce qu’elle vient de l’enfer : conçue alors que se déroulait un combat impitoyable entre le peuple soviétique et le 3e Reich, elle l’a été par un homme en sursis qui a vu disparaître des amis proches, sans parler de millions d’anonymes, et qui ne pouvait pas ne pas savoir que dans cette affaire il jouait sa tête.
C’est en effet un film sur le pouvoir, et sur celui de Staline en particulier, une œuvre nécessairement ambiguë où certains verront sans doute de la duplicité. Le propos de cet ouvrage est, entre autres, de comprendre à travers l’usage de la figure du chiasme et du renversement, comment Eisenstein a joué avec le feu.
Il intéressera les étudiants en art et cinéma des niveaux Masters 1 et 2, les étudiants slavisants et tous les passionnés de cinéma.
Ivan IV de Russie, surnommé Ivan le Terrible, est né en 1530. À la mort de son père Vassili III en 1533, il devient Grand Prince de Russie. En attendant sa majorité, sa mère Hélène Glinskaïa assure la régence. Cette dernière meurt en 1538, laissant l’État aux boyards qui cherchent à prendre le pouvoir. En 1547, Ivan IV atteint sa majorité ; il est le premier grand-prince moscovite à être officiellement couronné tsar. La même année, il épouse Anastasia Romanovna de la famille des Romanov. Il s’entoure de fidèles conseillers et se tient à l’écart de la noblesse à cause de la révolte des nobles durant son enfance. Il réunit le premier zemski sobor, qui est une sorte d’états généraux. Il réorganise le pays et renforce sa position autocratique en enlevant des pouvoirs aux boyards et à l’Église. En 1550, il lance une réforme du système administratif et judiciaire : des directions unifiées sont créées pour les finances, les affaires étrangères et la guerre ; les pouvoirs des voïvodes, les gouverneurs de provinces, sont limités. En 1560, il entreprend une nouvelle réforme sur l’administration locale et le système fiscal qui sont réorganisés, notamment au détriment des boyards qui se voient privés des taxes qu’ils ont toujours eu le droit de prélever sur les impôts collectés par eux pour le tsar. En 1564, Ivan IV abdique et part de Moscou avec une partie de la cour. Mais quelques semaines plus tard sous la pression populaire, il accepte de remonter sur le trône. En 1565, il prend une partie de la Moscovie à titre personnel et la dirige lui-même pour la redistribuer à ses plus fidèles partisans, créant ainsi de nouveaux fonctionnaires, les opritchniki. Les boyards mécontents de leur perte de pouvoir complotent contre le Tsar qui va les exterminer sans pitié ce qui lui vaut le surnom de « Ivan le Terrible ». En 1552, les armées moscovites ont conquis et annexé le royaume tatar de Kazan et Astrakhan qui deviennent des territoires russes en 1556. Il pacifie les frontières de l’Est de la Russie. Il autorise les rapports commerciaux entre l’Angleterre et la Russie.
Souvent excessif et cruel, Ivan IV fonde une Russie forte et crée un modèle de pouvoir suprême pour les tsars. Peut-être est il mort, on ne le sait pas. Dans tous les cas, sa terreur reste éternelle.
Note de contenu :
C'est un film en noir et blanc. Le film devait comporter une troisième partie qui ne fut pas réalisée. La deuxième partie du film fut censurée jusqu'en 1958, Staline se sentant visé. Le film reçut le Prix de la photographie au Festival de Locarno en 1946 et fut classé septième des dix meilleurs films du cinéma mondial par la critique professionnelle d'après le magazine anglais Sight and Sound en 1962. La musique de ce film a été composée par Serge Prokofiev. Peu après la sortie de ce film et sur la base de la musique qu'il avait écrite pour S. Eisenstein, Prokofiev composa une cantate pour grand orchestre, chœurs, alto, baryton et récitant. L'alto chante notamment la Chanson du castor qu'interprète Efrossinia dans le film d'Eisenstein. Le récitant tient le double rôle de l'auteur et d'Ivan. Prokofiev avait déjà collaboré avec Eisenstein pour Alexander Nevsky et en avait également tiré une cantate. Malheureusement, le succès qu'avait rencontré Prokofiev avec Alexander Nevsky ne s'est pas renouvelé avec sa cantate tirée d'Ivan le Terrible.
Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 302228 19 H.1.02809 Livre Médiathèque CAV Liège Rayon Livres Disponible Ivan the terrible / Sergueï Mikaïlovitch Eisenstein
Accompagne Ivan le Terrible / Sergueï Mikaïlovitch Eisenstein
Titre : Ivan the terrible Type de document : texte imprimé Auteurs : Sergueï Mikaïlovitch Eisenstein, Auteur Editeur : London : Secker and Warburg Année de publication : 1963 Note générale :
--- LIVRE EN ANGLAIS ---
Ivan le Terrible est un film soviétique (1942-1946) de Sergueï Eisenstein.
Fils de Vassili III (1479-1533) et de sa deuxième épouse lituanienne, Héléna Glinska (1506/1507-1538), il succède à son père à la mort de celui-ci, le 4 décembre 1533. Comme Ivan est trop jeune pour régner, le pouvoir est soumis à un conseil de régence conduit par sa mère et par vingt boyards. Elle gouverne avec son favori Telepnev-Obolenski. Ils continuent la politique de Vassili III, réagissant aux intrigues des boyards. Pour assurer les droits d’Ivan, Hélène fait emprisonner ses deux beaux-frères Iouri et André. Elle meurt le 3 avril 1538, probablement empoisonnée, et le pouvoir se partage alors entre différentes factions de familles de boyards (Chouïski, Glinski, Bielski).
Ivan passe son enfance dans une ambiance de haine et de mort, dans la crainte permanente d’être assassiné. Ses loisirs se partagent entre la torture d’animaux, la chasse et la maltraitance des villages alentours. Il donne en outre des signes d'une personnalité très contrastée. D'un côté, c'est un homme intelligent, très affairé, dynamique prenant à cœur sa responsabilité de souverain, de l'autre, c'est un homme très déséquilibré, au psychisme fragile et sujet à de violentes sautes d'humeur et à de longues dépressions. Il considérait l'aristocratie comme son principal adversaire.
Autodidacte, il s’intéresse aux Saintes Écritures et à force de se prosterner devant les icônes, son front porte la trace d’une callosité (hyperkératose).
À 16 ans, il rejoint l’armée à Kolomna, où celle-ci vient de mener une action contre les Tatars : il y fait exécuter cinquante arquebusiers de Novgorod porteurs d’une pétition au sujet des vexations qu’ils subissent.
Il est sacré tsar à Moscou le 16 janvier 1547 à la cathédrale de l'Assomption et est proclamé « Tsar de toute les Russies ». On prend en outre la décision de marier le souverain. Ivan décida de chercher une épouse, non à l'étranger, mais au sein de ses États. En février, il épouse Anastasia Romanovna Zakharine, fille d'une famille de boyards qui faisaient partie des cercles les plus proches du tsar. Il est le premier tsar régnant, c'est-à-dire « César », titre jusque-là porté par les empereurs byzantins. Plus qu’un titre à ses yeux, il se croit investi d’une mission divine, même si son investiture n'est consacrée qu'en 1561 par le patriarche grec Ioasaphe II de Constantinople.
À la suite des incendies de Moscou de 1547, qui provoquent des milliers de morts, Ivan, se croyant abandonné de Dieu, décide de convoquer des représentants de toutes les régions de la Russie. Cette assemblée a lieu en 1550 et Ivan y promet de défendre le peuple contre l’oppression et l’injustice. Mais cette assemblée lui permet aussi d’imposer son code (tsarski soudiebnik) pour remplacer celui de son grand-père Ivan III qui datait de 1497.
Les premières années de son règne sont consacrées à une modernisation de la Russie. Il place aussi aux postes clefs du pays de petites gens qui lui sont acquis, plutôt que les boyards. Il établit un code de lois en 1550, réorganise le clergé en 1551, en le soumettant à l'État, et crée le corps des Streltsy, un corps d'infanterie constituant la garde personnelle du tsar. Il tient également, en 1549, la première réunion du zemski sobor, « assemblée de la terre », le premier parlement russe d'État de type féodal), un conseil de nobles consulté lors des grandes décisions. Un nouveau code de lois (soudiebnik) et les diplômes royaux (oustavnie, otkoupnie gramot) élargissent la participation des représentants électifs paysans à la procédure judiciaire et la gestion locale.
La première presse à imprimer est introduite sous son règne.
À partir de 1560, le régime se durcit. Les premières lois restreignant la liberté des paysans sont prises, qui conduisent ensuite au servage. Ivan IV se lance dans un régime de terreur contre les boyards qu'il hait depuis sa jeunesse. En 1564, il constitue l'opritchnina, le domaine royal, possédé personnellement par le tsar. Il est administré par sa police spéciale, les opritchiniki, qui rapidement deviennent des despotes locaux, terrorisant la population et les nobles, imposant la conscription forcée pour le front livonien.
À l'extérieur, Ivan IV assure l'extension de l'empire. Les Suédois, les Polonais et les Tatars l’irritent au plus haut point et c’est contre eux qu’il va mener ses premières campagnes militaires. Il annexe les khanats de Kazan et d'Astrakhan en 1552 et 1556, ce qui met fin aux incursions dévastatrices des combattants de Kazan dans les régions du Nord-Est de la Russie, embarrasse la migration des hordes agressives nomades d'Asie en Europe et donne à l'empire un accès à la Volga.
Après deux échecs en 1547 et 1549, Ivan quitte Moscou le 16 juin 1552 à la tête, dit-on, d’une armée de 100 000 hommes. Celle-ci composée d’éléments hétéroclites, comme les streltsy, fantassins munis d’armes à feu ou de troupes (Possokha) ni aguerries ni disciplinées fournies par les villes et les campagnes sont pour la première fois commandées par des officiers nommés au mérite et non par la naissance. Le 2 octobre 1552, Kazan, capitale des Tatars, devient russe après d’âpres combats. Pour célébrer cette victoire, Ivan fait bâtir à Moscou la cathédrale Saint-Basile. La construction dure 6 ans et, selon la légende, les yeux de son architecte, Postnik Barma Yakovlev, auraient été crevés afin que celui-ci ne puisse en rebâtir une autre aussi belle ; Yakovlev a toutefois participé aux travaux du Kremlin de Kazan quelques années plus tard, ce qui laisse penser qu'il n'a pas été aveuglé.
Après la prise de Kazan, son général Iermak atteint l'Oural, puis la Sibérie.
Il repousse les Tatars et ouvre aux Anglais la mer Blanche et le port d'Arkhangelsk. En 1558, il s'engage dans la guerre russo-livonienne, longue guerre qui, après lui avoir assuré un débouché sur la mer Baltique, se termine en 1583 par une défaite contre une coalition réunissant la Pologne, la Suède, la Lituanie et les Chevaliers teutoniques de Livonie.
1567, 1568 et 1569 sont des années de mauvaise récolte et une épidémie de peste provoque une mortalité importante.
Le khanat de Crimée ruine constamment les terres frontalières de la Russie au règne d'Ivan IV (voir aussi Invasions des Tatars de Crimée en Russie). En 1571, le Khan de Crimée brûle Moscou, mais l'année suivante les Tatars de Crimée sont vaincus non loin de la capitale russe, à la bataille de Molodi.
En 1570 les détachements polonais et suédois ruinent les territoires septentrionaux et occidentaux de la Russie, l'armée du roi polonais Stefan Batory supprime les garnisons et la population de quelques villes russes.
Ivan le Terrible tue son fils (1885), par Ilya Repine.
À la fin du règne d'Ivan IV, la Russie se retrouve saignée par une guerre de 25 ans. En 1581, Ivan le Terrible cause la mort de son fils aîné Ivan Ivanovitch (1554-1581) en le frappant mortellement de son sceptre, alors que celui-ci est intervenu pour protéger l'enfant que portait sa troisième femme Elena Cheremetiev, agressée par le tsar. L'épisode est illustré par plusieurs tableaux dont celui, particulièrement marquant, d'Ilya Repine conservé à la Galerie Tretiakov.
Les circonstances de sa mort, le 18 mars 1584, lors d'une partie d'échecs, restent non élucidées à ce jour. Cependant, les travaux de rénovation de son tombeau dans les années 1960, ont permis un examen de ses restes. Celui-ci a révélé la présence dans les ossements de fortes doses de mercure, laissant à penser qu'il aurait été volontairement empoisonné. Mais il était très courant, à cette époque, que les médecins prescrivent aussi du mercure en poudre à des fins médicales, comme principe actif d'onguent (notamment dans le traitement de la syphilis), ignorant alors que l'absorption régulière d'une telle substance puisse porter atteinte au système nerveux central. Une telle intoxication prolongée au mercure expliquerait ainsi, selon certains historiens et scientifiques, les crises de folie du tsar.
Langues : Anglais (eng) Langues originales : Russe (rus) Catégories : Education aux médias:Cinéma:Monographies : films Mots-clés : Ivan le terrible van Groznyy Sergei M. Eisenstein Sergei Prokofiev Iosif Shpinel Leonid Naumov Nadezhda Buzina Vasili Goryunov I. Bir B. Bunayev Valentina Kuznetsova Vladimir Bogdankevich Boris Volsky Viktor Dombrovsky Andrei Moskvin Eduard Tisse Esfir Tobak Vladimir Lugovskoi Igor Lukovsky Abram Stasevich Wolfgang Staudte Mosfilm TsOKS Nikolai Cherkasov Lyudmila Tselikovskaya Serafima Birman Mikhail Nazvanov Mikhail Zharov Amvrosi Buchma Mikhail Kuznetsov Pavel Kadochnikov Andrei Abrikosov Aleksandr Mgebrov Maksim Mikhaylov Vsevolod Pudovkin Pavel Massalsky Sergei Stolyarov Valentina Kuznetsova Aleksandr Rumnyov Semyon Timoshenko Cinéma russe Index. décimale : 19 Monographies : films Résumé :
Qu’est-ce qu’Ivan le Terrible ? Orson Welles lui reprochait son "penchant pour l’éloquence" qui en faisait à ses yeux "une démonstration vide et purement esthétique". C’est "l'œuvre scandaleuse par son existence même" disait Alexandre Astruc, et, selon Jacques Rivette, "l’apothéose" du "génie plastique" d’Eisenstein.
C’est un film en deux parties, un scénario conçu pour trois parties, des dessins préparatoires, des photos, restes d’un tournage inachevé, une partition de Prokofiev retravaillée en un oratorio par Abram Stasevitch … Que le film soit mutilé, la seconde partie ayant été remontée, la troisième manquant à l’appel, ce qui reste est rien moins que somptueux.
Ne serait-ce que pour cette raison, l’œuvre "vaut le détour", sinon la digression. Elle demande à être envisagée de près. Elle le mérite aussi parce qu’elle vient de l’enfer : conçue alors que se déroulait un combat impitoyable entre le peuple soviétique et le 3e Reich, elle l’a été par un homme en sursis qui a vu disparaître des amis proches, sans parler de millions d’anonymes, et qui ne pouvait pas ne pas savoir que dans cette affaire il jouait sa tête.
C’est en effet un film sur le pouvoir, et sur celui de Staline en particulier, une œuvre nécessairement ambiguë où certains verront sans doute de la duplicité. Le propos de cet ouvrage est, entre autres, de comprendre à travers l’usage de la figure du chiasme et du renversement, comment Eisenstein a joué avec le feu.
Il intéressera les étudiants en art et cinéma des niveaux Masters 1 et 2, les étudiants slavisants et tous les passionnés de cinéma.
Ivan IV de Russie, surnommé Ivan le Terrible, est né en 1530. À la mort de son père Vassili III en 1533, il devient Grand Prince de Russie. En attendant sa majorité, sa mère Hélène Glinskaïa assure la régence. Cette dernière meurt en 1538, laissant l’État aux boyards qui cherchent à prendre le pouvoir. En 1547, Ivan IV atteint sa majorité ; il est le premier grand-prince moscovite à être officiellement couronné tsar. La même année, il épouse Anastasia Romanovna de la famille des Romanov. Il s’entoure de fidèles conseillers et se tient à l’écart de la noblesse à cause de la révolte des nobles durant son enfance. Il réunit le premier zemski sobor, qui est une sorte d’états généraux. Il réorganise le pays et renforce sa position autocratique en enlevant des pouvoirs aux boyards et à l’Église. En 1550, il lance une réforme du système administratif et judiciaire : des directions unifiées sont créées pour les finances, les affaires étrangères et la guerre ; les pouvoirs des voïvodes, les gouverneurs de provinces, sont limités. En 1560, il entreprend une nouvelle réforme sur l’administration locale et le système fiscal qui sont réorganisés, notamment au détriment des boyards qui se voient privés des taxes qu’ils ont toujours eu le droit de prélever sur les impôts collectés par eux pour le tsar. En 1564, Ivan IV abdique et part de Moscou avec une partie de la cour. Mais quelques semaines plus tard sous la pression populaire, il accepte de remonter sur le trône. En 1565, il prend une partie de la Moscovie à titre personnel et la dirige lui-même pour la redistribuer à ses plus fidèles partisans, créant ainsi de nouveaux fonctionnaires, les opritchniki. Les boyards mécontents de leur perte de pouvoir complotent contre le Tsar qui va les exterminer sans pitié ce qui lui vaut le surnom de « Ivan le Terrible ». En 1552, les armées moscovites ont conquis et annexé le royaume tatar de Kazan et Astrakhan qui deviennent des territoires russes en 1556. Il pacifie les frontières de l’Est de la Russie. Il autorise les rapports commerciaux entre l’Angleterre et la Russie.
Souvent excessif et cruel, Ivan IV fonde une Russie forte et crée un modèle de pouvoir suprême pour les tsars. Peut-être est il mort, on ne le sait pas. Dans tous les cas, sa terreur reste éternelle.
Note de contenu :
C'est un film en noir et blanc. Le film devait comporter une troisième partie qui ne fut pas réalisée. La deuxième partie du film fut censurée jusqu'en 1958, Staline se sentant visé. Le film reçut le Prix de la photographie au Festival de Locarno en 1946 et fut classé septième des dix meilleurs films du cinéma mondial par la critique professionnelle d'après le magazine anglais Sight and Sound en 1962. La musique de ce film a été composée par Serge Prokofiev. Peu après la sortie de ce film et sur la base de la musique qu'il avait écrite pour S. Eisenstein, Prokofiev composa une cantate pour grand orchestre, chœurs, alto, baryton et récitant. L'alto chante notamment la Chanson du castor qu'interprète Efrossinia dans le film d'Eisenstein. Le récitant tient le double rôle de l'auteur et d'Ivan. Prokofiev avait déjà collaboré avec Eisenstein pour Alexander Nevsky et en avait également tiré une cantate. Malheureusement, le succès qu'avait rencontré Prokofiev avec Alexander Nevsky ne s'est pas renouvelé avec sa cantate tirée d'Ivan le Terrible.
Accompagne Ivan le Terrible / Sergueï Mikaïlovitch Eisenstein
Ivan the terrible [texte imprimé] / Sergueï Mikaïlovitch Eisenstein, Auteur . - London : Secker and Warburg, 1963.
--- LIVRE EN ANGLAIS ---
Ivan le Terrible est un film soviétique (1942-1946) de Sergueï Eisenstein.
Fils de Vassili III (1479-1533) et de sa deuxième épouse lituanienne, Héléna Glinska (1506/1507-1538), il succède à son père à la mort de celui-ci, le 4 décembre 1533. Comme Ivan est trop jeune pour régner, le pouvoir est soumis à un conseil de régence conduit par sa mère et par vingt boyards. Elle gouverne avec son favori Telepnev-Obolenski. Ils continuent la politique de Vassili III, réagissant aux intrigues des boyards. Pour assurer les droits d’Ivan, Hélène fait emprisonner ses deux beaux-frères Iouri et André. Elle meurt le 3 avril 1538, probablement empoisonnée, et le pouvoir se partage alors entre différentes factions de familles de boyards (Chouïski, Glinski, Bielski).
Ivan passe son enfance dans une ambiance de haine et de mort, dans la crainte permanente d’être assassiné. Ses loisirs se partagent entre la torture d’animaux, la chasse et la maltraitance des villages alentours. Il donne en outre des signes d'une personnalité très contrastée. D'un côté, c'est un homme intelligent, très affairé, dynamique prenant à cœur sa responsabilité de souverain, de l'autre, c'est un homme très déséquilibré, au psychisme fragile et sujet à de violentes sautes d'humeur et à de longues dépressions. Il considérait l'aristocratie comme son principal adversaire.
Autodidacte, il s’intéresse aux Saintes Écritures et à force de se prosterner devant les icônes, son front porte la trace d’une callosité (hyperkératose).
À 16 ans, il rejoint l’armée à Kolomna, où celle-ci vient de mener une action contre les Tatars : il y fait exécuter cinquante arquebusiers de Novgorod porteurs d’une pétition au sujet des vexations qu’ils subissent.
Il est sacré tsar à Moscou le 16 janvier 1547 à la cathédrale de l'Assomption et est proclamé « Tsar de toute les Russies ». On prend en outre la décision de marier le souverain. Ivan décida de chercher une épouse, non à l'étranger, mais au sein de ses États. En février, il épouse Anastasia Romanovna Zakharine, fille d'une famille de boyards qui faisaient partie des cercles les plus proches du tsar. Il est le premier tsar régnant, c'est-à-dire « César », titre jusque-là porté par les empereurs byzantins. Plus qu’un titre à ses yeux, il se croit investi d’une mission divine, même si son investiture n'est consacrée qu'en 1561 par le patriarche grec Ioasaphe II de Constantinople.
À la suite des incendies de Moscou de 1547, qui provoquent des milliers de morts, Ivan, se croyant abandonné de Dieu, décide de convoquer des représentants de toutes les régions de la Russie. Cette assemblée a lieu en 1550 et Ivan y promet de défendre le peuple contre l’oppression et l’injustice. Mais cette assemblée lui permet aussi d’imposer son code (tsarski soudiebnik) pour remplacer celui de son grand-père Ivan III qui datait de 1497.
Les premières années de son règne sont consacrées à une modernisation de la Russie. Il place aussi aux postes clefs du pays de petites gens qui lui sont acquis, plutôt que les boyards. Il établit un code de lois en 1550, réorganise le clergé en 1551, en le soumettant à l'État, et crée le corps des Streltsy, un corps d'infanterie constituant la garde personnelle du tsar. Il tient également, en 1549, la première réunion du zemski sobor, « assemblée de la terre », le premier parlement russe d'État de type féodal), un conseil de nobles consulté lors des grandes décisions. Un nouveau code de lois (soudiebnik) et les diplômes royaux (oustavnie, otkoupnie gramot) élargissent la participation des représentants électifs paysans à la procédure judiciaire et la gestion locale.
La première presse à imprimer est introduite sous son règne.
À partir de 1560, le régime se durcit. Les premières lois restreignant la liberté des paysans sont prises, qui conduisent ensuite au servage. Ivan IV se lance dans un régime de terreur contre les boyards qu'il hait depuis sa jeunesse. En 1564, il constitue l'opritchnina, le domaine royal, possédé personnellement par le tsar. Il est administré par sa police spéciale, les opritchiniki, qui rapidement deviennent des despotes locaux, terrorisant la population et les nobles, imposant la conscription forcée pour le front livonien.
À l'extérieur, Ivan IV assure l'extension de l'empire. Les Suédois, les Polonais et les Tatars l’irritent au plus haut point et c’est contre eux qu’il va mener ses premières campagnes militaires. Il annexe les khanats de Kazan et d'Astrakhan en 1552 et 1556, ce qui met fin aux incursions dévastatrices des combattants de Kazan dans les régions du Nord-Est de la Russie, embarrasse la migration des hordes agressives nomades d'Asie en Europe et donne à l'empire un accès à la Volga.
Après deux échecs en 1547 et 1549, Ivan quitte Moscou le 16 juin 1552 à la tête, dit-on, d’une armée de 100 000 hommes. Celle-ci composée d’éléments hétéroclites, comme les streltsy, fantassins munis d’armes à feu ou de troupes (Possokha) ni aguerries ni disciplinées fournies par les villes et les campagnes sont pour la première fois commandées par des officiers nommés au mérite et non par la naissance. Le 2 octobre 1552, Kazan, capitale des Tatars, devient russe après d’âpres combats. Pour célébrer cette victoire, Ivan fait bâtir à Moscou la cathédrale Saint-Basile. La construction dure 6 ans et, selon la légende, les yeux de son architecte, Postnik Barma Yakovlev, auraient été crevés afin que celui-ci ne puisse en rebâtir une autre aussi belle ; Yakovlev a toutefois participé aux travaux du Kremlin de Kazan quelques années plus tard, ce qui laisse penser qu'il n'a pas été aveuglé.
Après la prise de Kazan, son général Iermak atteint l'Oural, puis la Sibérie.
Il repousse les Tatars et ouvre aux Anglais la mer Blanche et le port d'Arkhangelsk. En 1558, il s'engage dans la guerre russo-livonienne, longue guerre qui, après lui avoir assuré un débouché sur la mer Baltique, se termine en 1583 par une défaite contre une coalition réunissant la Pologne, la Suède, la Lituanie et les Chevaliers teutoniques de Livonie.
1567, 1568 et 1569 sont des années de mauvaise récolte et une épidémie de peste provoque une mortalité importante.
Le khanat de Crimée ruine constamment les terres frontalières de la Russie au règne d'Ivan IV (voir aussi Invasions des Tatars de Crimée en Russie). En 1571, le Khan de Crimée brûle Moscou, mais l'année suivante les Tatars de Crimée sont vaincus non loin de la capitale russe, à la bataille de Molodi.
En 1570 les détachements polonais et suédois ruinent les territoires septentrionaux et occidentaux de la Russie, l'armée du roi polonais Stefan Batory supprime les garnisons et la population de quelques villes russes.
Ivan le Terrible tue son fils (1885), par Ilya Repine.
À la fin du règne d'Ivan IV, la Russie se retrouve saignée par une guerre de 25 ans. En 1581, Ivan le Terrible cause la mort de son fils aîné Ivan Ivanovitch (1554-1581) en le frappant mortellement de son sceptre, alors que celui-ci est intervenu pour protéger l'enfant que portait sa troisième femme Elena Cheremetiev, agressée par le tsar. L'épisode est illustré par plusieurs tableaux dont celui, particulièrement marquant, d'Ilya Repine conservé à la Galerie Tretiakov.
Les circonstances de sa mort, le 18 mars 1584, lors d'une partie d'échecs, restent non élucidées à ce jour. Cependant, les travaux de rénovation de son tombeau dans les années 1960, ont permis un examen de ses restes. Celui-ci a révélé la présence dans les ossements de fortes doses de mercure, laissant à penser qu'il aurait été volontairement empoisonné. Mais il était très courant, à cette époque, que les médecins prescrivent aussi du mercure en poudre à des fins médicales, comme principe actif d'onguent (notamment dans le traitement de la syphilis), ignorant alors que l'absorption régulière d'une telle substance puisse porter atteinte au système nerveux central. Une telle intoxication prolongée au mercure expliquerait ainsi, selon certains historiens et scientifiques, les crises de folie du tsar.
Langues : Anglais (eng) Langues originales : Russe (rus)
Catégories : Education aux médias:Cinéma:Monographies : films Mots-clés : Ivan le terrible van Groznyy Sergei M. Eisenstein Sergei Prokofiev Iosif Shpinel Leonid Naumov Nadezhda Buzina Vasili Goryunov I. Bir B. Bunayev Valentina Kuznetsova Vladimir Bogdankevich Boris Volsky Viktor Dombrovsky Andrei Moskvin Eduard Tisse Esfir Tobak Vladimir Lugovskoi Igor Lukovsky Abram Stasevich Wolfgang Staudte Mosfilm TsOKS Nikolai Cherkasov Lyudmila Tselikovskaya Serafima Birman Mikhail Nazvanov Mikhail Zharov Amvrosi Buchma Mikhail Kuznetsov Pavel Kadochnikov Andrei Abrikosov Aleksandr Mgebrov Maksim Mikhaylov Vsevolod Pudovkin Pavel Massalsky Sergei Stolyarov Valentina Kuznetsova Aleksandr Rumnyov Semyon Timoshenko Cinéma russe Index. décimale : 19 Monographies : films Résumé :
Qu’est-ce qu’Ivan le Terrible ? Orson Welles lui reprochait son "penchant pour l’éloquence" qui en faisait à ses yeux "une démonstration vide et purement esthétique". C’est "l'œuvre scandaleuse par son existence même" disait Alexandre Astruc, et, selon Jacques Rivette, "l’apothéose" du "génie plastique" d’Eisenstein.
C’est un film en deux parties, un scénario conçu pour trois parties, des dessins préparatoires, des photos, restes d’un tournage inachevé, une partition de Prokofiev retravaillée en un oratorio par Abram Stasevitch … Que le film soit mutilé, la seconde partie ayant été remontée, la troisième manquant à l’appel, ce qui reste est rien moins que somptueux.
Ne serait-ce que pour cette raison, l’œuvre "vaut le détour", sinon la digression. Elle demande à être envisagée de près. Elle le mérite aussi parce qu’elle vient de l’enfer : conçue alors que se déroulait un combat impitoyable entre le peuple soviétique et le 3e Reich, elle l’a été par un homme en sursis qui a vu disparaître des amis proches, sans parler de millions d’anonymes, et qui ne pouvait pas ne pas savoir que dans cette affaire il jouait sa tête.
C’est en effet un film sur le pouvoir, et sur celui de Staline en particulier, une œuvre nécessairement ambiguë où certains verront sans doute de la duplicité. Le propos de cet ouvrage est, entre autres, de comprendre à travers l’usage de la figure du chiasme et du renversement, comment Eisenstein a joué avec le feu.
Il intéressera les étudiants en art et cinéma des niveaux Masters 1 et 2, les étudiants slavisants et tous les passionnés de cinéma.
Ivan IV de Russie, surnommé Ivan le Terrible, est né en 1530. À la mort de son père Vassili III en 1533, il devient Grand Prince de Russie. En attendant sa majorité, sa mère Hélène Glinskaïa assure la régence. Cette dernière meurt en 1538, laissant l’État aux boyards qui cherchent à prendre le pouvoir. En 1547, Ivan IV atteint sa majorité ; il est le premier grand-prince moscovite à être officiellement couronné tsar. La même année, il épouse Anastasia Romanovna de la famille des Romanov. Il s’entoure de fidèles conseillers et se tient à l’écart de la noblesse à cause de la révolte des nobles durant son enfance. Il réunit le premier zemski sobor, qui est une sorte d’états généraux. Il réorganise le pays et renforce sa position autocratique en enlevant des pouvoirs aux boyards et à l’Église. En 1550, il lance une réforme du système administratif et judiciaire : des directions unifiées sont créées pour les finances, les affaires étrangères et la guerre ; les pouvoirs des voïvodes, les gouverneurs de provinces, sont limités. En 1560, il entreprend une nouvelle réforme sur l’administration locale et le système fiscal qui sont réorganisés, notamment au détriment des boyards qui se voient privés des taxes qu’ils ont toujours eu le droit de prélever sur les impôts collectés par eux pour le tsar. En 1564, Ivan IV abdique et part de Moscou avec une partie de la cour. Mais quelques semaines plus tard sous la pression populaire, il accepte de remonter sur le trône. En 1565, il prend une partie de la Moscovie à titre personnel et la dirige lui-même pour la redistribuer à ses plus fidèles partisans, créant ainsi de nouveaux fonctionnaires, les opritchniki. Les boyards mécontents de leur perte de pouvoir complotent contre le Tsar qui va les exterminer sans pitié ce qui lui vaut le surnom de « Ivan le Terrible ». En 1552, les armées moscovites ont conquis et annexé le royaume tatar de Kazan et Astrakhan qui deviennent des territoires russes en 1556. Il pacifie les frontières de l’Est de la Russie. Il autorise les rapports commerciaux entre l’Angleterre et la Russie.
Souvent excessif et cruel, Ivan IV fonde une Russie forte et crée un modèle de pouvoir suprême pour les tsars. Peut-être est il mort, on ne le sait pas. Dans tous les cas, sa terreur reste éternelle.
Note de contenu :
C'est un film en noir et blanc. Le film devait comporter une troisième partie qui ne fut pas réalisée. La deuxième partie du film fut censurée jusqu'en 1958, Staline se sentant visé. Le film reçut le Prix de la photographie au Festival de Locarno en 1946 et fut classé septième des dix meilleurs films du cinéma mondial par la critique professionnelle d'après le magazine anglais Sight and Sound en 1962. La musique de ce film a été composée par Serge Prokofiev. Peu après la sortie de ce film et sur la base de la musique qu'il avait écrite pour S. Eisenstein, Prokofiev composa une cantate pour grand orchestre, chœurs, alto, baryton et récitant. L'alto chante notamment la Chanson du castor qu'interprète Efrossinia dans le film d'Eisenstein. Le récitant tient le double rôle de l'auteur et d'Ivan. Prokofiev avait déjà collaboré avec Eisenstein pour Alexander Nevsky et en avait également tiré une cantate. Malheureusement, le succès qu'avait rencontré Prokofiev avec Alexander Nevsky ne s'est pas renouvelé avec sa cantate tirée d'Ivan le Terrible.
Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 302185 19 H.1.00086 Livre Médiathèque CAV Liège Rayon Livres Disponible
[n° ou bulletin]
est un bulletin de Positif / Collectif
Titre : 643 - Septembre 2014 - Dossier "L'affiche de cinéma" Type de document : texte imprimé Année de publication : 2014 Note générale : Sommaire détaillé visible ici :http://www.revue-positif.net/n643_files/sommaire.pdf Langues : Français (fre) Catégories : Education aux médias:Image statique:Affiche
Education aux médias:Revues:PositifMots-clés : BenoîtJacquot Trois coeurs Thomas Cailley Les Combattants Marie Amachoukeli Claire Burger et Samuel Theis Party girl Andrei Zviaguintsev Levianthan Index. décimale : 75 Positif Note de contenu : Affiches
92 Les affiches de cinéma de l’avant-garde russe : Des tableaux de rues, Christophe Viart
95 Afficher la Nouvelle Vague, Pierre Bourdy
98 Gommer le superflu pour trouver l’essentiel : Raymond Savignac et le cinéma, Jacques Ayroles
100 L’affiche de cinéma polonaise : Chronique d’une mort annoncée, Maxime Lejeune
103 Saul Bass, affichiste de cinéma, Jean-Pierre Berthomé
106 Entretien avec Pierre Collier, affichiste : Synthétiser en une image le sens
profond du film, Yann Tobin
109 Bande et ciné, Gilles Ciment[n° ou bulletin]
est un bulletin de Positif / Collectif
643 - Septembre 2014 - Dossier "L'affiche de cinéma" [texte imprimé] . - 2014.
Sommaire détaillé visible ici :http://www.revue-positif.net/n643_files/sommaire.pdf
Langues : Français (fre)
Catégories : Education aux médias:Image statique:Affiche
Education aux médias:Revues:PositifMots-clés : BenoîtJacquot Trois coeurs Thomas Cailley Les Combattants Marie Amachoukeli Claire Burger et Samuel Theis Party girl Andrei Zviaguintsev Levianthan Index. décimale : 75 Positif Note de contenu : Affiches
92 Les affiches de cinéma de l’avant-garde russe : Des tableaux de rues, Christophe Viart
95 Afficher la Nouvelle Vague, Pierre Bourdy
98 Gommer le superflu pour trouver l’essentiel : Raymond Savignac et le cinéma, Jacques Ayroles
100 L’affiche de cinéma polonaise : Chronique d’une mort annoncée, Maxime Lejeune
103 Saul Bass, affichiste de cinéma, Jean-Pierre Berthomé
106 Entretien avec Pierre Collier, affichiste : Synthétiser en une image le sens
profond du film, Yann Tobin
109 Bande et ciné, Gilles CimentExemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 400798 Rayon revues Périodique Médiathèque CAV Liège Rayon revues Disponible Documents numériques
400798.jpgImage JpegLe blanc des origines / Alain Philippon
Titre : Le blanc des origines : Ecrits de cinéma Type de document : texte imprimé Auteurs : Alain Philippon, Auteur Editeur : Crisnée [Belgique] : Yellow Now Année de publication : 2002 ISBN/ISSN/EAN : 978-2-87340-163-4 Note générale :
Critique aux Cahiers du cinéma dans les années 80, Alain Philippon était un cinéphile sensible et mélancolique, hanté par l’enfance et la mort. Ses textes sont désormais réunis au sein d’un recueil.Catégories : Education aux médias:Cinéma:Histoire du cinéma et aspects socio-économiques Mots-clés : Ingmar Bergman Nicholas Ray Stanley Kubrick Martin Scorsese John Sayles Brian de Palma Jerry Lewis Win Wenders Michelangelo Antonioni Jean Eustache Chantal Akerman Philippe Garrel André Téchiné Jacques Doillon Paolo Taviani Vittorio Taviani Satyajit Ray Andreï Tarkovski Bernardo Bertolucci Jean Cocteau Leos Careax Jean-Pierre Limosin Alain Cavalier Maurice Pialat Christina Laurent Nanni Moretti Eric Romer Straub Huillet Alain Resnais Victor Erice Ruy Gurra Marco Bellocchio Nagisa Oshima Mikio Naruse Akira Kurosawa Index. décimale : 17 Histoire du cinéma et aspects socio-économiques Résumé :
La publication chez Yellow Now de textes d’Alain Philippon, critique aux Cahiers du cinéma et auteur d’ouvrages sur Pialat, Eustache, Téchiné et Doillon, est l’occasion de visiter une bien belle maison-cinéma. En traversant, au fil de ses écrits, les espaces et les temps de cet art qui l’a habité et qu’il a habité, on pénètre les lieux d’une pensée profonde et sensible. Qu’elle porte sur des films tirés de l’actualité qu’il suivait et analysait (pendant les années 80 et 90) ou sur des œuvres plus anciennes, sa réflexion nous amène régulièrement, presque obsessionnellement, à explorer cette contrée perdue et secrète qu’est l’enfance (Shining de Kubrick, L’Enfant secret de Garrel, Bigger than Life de Ray).
Car, pour lui, la cinéphilie trouve son point d’ancrage “dans des fantasmes très archaïques, le rapport complexe de l’amour du cinéma à l’enfance et à la mort”. D’où le titre de ce recueil, Le Blanc des origines, celui d’un commencement et d’une fin entièrement inclus dans cette image “virginale” et “mortifère” qu’est l’écran blanc. L’enfance et la mort, la terreur et la séduction, ainsi que la figure du père sont convoquées avec le souci d’interroger à la fois la forme cinématographique, son histoire et son devenir.
“Le cinéma ne peut être contemporain qu’à condition de s’inscrire dans l’histoire des formes et de résister à la versatilité de l’époque”, écrit Alain Philippon. Mais la mort rôde autour du cinéma : “Ce qu’on nous fourgue, et qu’on va vraisemblablement nous demander de fourguer de plus en plus, c’est soit de l’image (qui n’est pas le plan), soit du scénario-béton.”
Pointant, dans une écriture méticuleuse et caressante, la charge symbolique et la part sensitive des films, il colle au plus près de leur épiderme cinématographique et fait un admirable passeur, sachant les faire vivre tout en préservant leur part de mystère : “Je ne connais pas de meilleure définition de la grâce cinématographique : la part qui précisément ne se laisse pas définir…”
Parmi ses plus beaux textes, ceux sur Antonioni et Wenders, Eustache et Pialat, on lira la pertinence d’un regard apte à saisir les temps morts d’un film, ses faiblesses, ses “mises en risque” en tant que forces, “événements dramaturgiques”, et à remonter le fil d’une quête secrète qui nous ramènerait à la “nuit d’avant le cinéma”. Nuit qu’Alain Philippon a rejointe (il s’est suicidé il y a quatre ans), suivant le mouvement même du cinéma tel qu’il le voyait, en pleine extinction de ses feux.
On saisit alors toute la portée intimement funèbre de ces mots : “On ne sait au juste de quoi ou de qui mourut le cinéma. On désigna plusieurs suspects. Toujours est-il qu’il mourut, comme tout le monde, d’un arrêt du cœur.”Le blanc des origines : Ecrits de cinéma [texte imprimé] / Alain Philippon, Auteur . - Crisnée (15 rue François Gilon, 4367, Belgique) : Yellow Now, 2002.
ISBN : 978-2-87340-163-4
Critique aux Cahiers du cinéma dans les années 80, Alain Philippon était un cinéphile sensible et mélancolique, hanté par l’enfance et la mort. Ses textes sont désormais réunis au sein d’un recueil.
Catégories : Education aux médias:Cinéma:Histoire du cinéma et aspects socio-économiques Mots-clés : Ingmar Bergman Nicholas Ray Stanley Kubrick Martin Scorsese John Sayles Brian de Palma Jerry Lewis Win Wenders Michelangelo Antonioni Jean Eustache Chantal Akerman Philippe Garrel André Téchiné Jacques Doillon Paolo Taviani Vittorio Taviani Satyajit Ray Andreï Tarkovski Bernardo Bertolucci Jean Cocteau Leos Careax Jean-Pierre Limosin Alain Cavalier Maurice Pialat Christina Laurent Nanni Moretti Eric Romer Straub Huillet Alain Resnais Victor Erice Ruy Gurra Marco Bellocchio Nagisa Oshima Mikio Naruse Akira Kurosawa Index. décimale : 17 Histoire du cinéma et aspects socio-économiques Résumé :
La publication chez Yellow Now de textes d’Alain Philippon, critique aux Cahiers du cinéma et auteur d’ouvrages sur Pialat, Eustache, Téchiné et Doillon, est l’occasion de visiter une bien belle maison-cinéma. En traversant, au fil de ses écrits, les espaces et les temps de cet art qui l’a habité et qu’il a habité, on pénètre les lieux d’une pensée profonde et sensible. Qu’elle porte sur des films tirés de l’actualité qu’il suivait et analysait (pendant les années 80 et 90) ou sur des œuvres plus anciennes, sa réflexion nous amène régulièrement, presque obsessionnellement, à explorer cette contrée perdue et secrète qu’est l’enfance (Shining de Kubrick, L’Enfant secret de Garrel, Bigger than Life de Ray).
Car, pour lui, la cinéphilie trouve son point d’ancrage “dans des fantasmes très archaïques, le rapport complexe de l’amour du cinéma à l’enfance et à la mort”. D’où le titre de ce recueil, Le Blanc des origines, celui d’un commencement et d’une fin entièrement inclus dans cette image “virginale” et “mortifère” qu’est l’écran blanc. L’enfance et la mort, la terreur et la séduction, ainsi que la figure du père sont convoquées avec le souci d’interroger à la fois la forme cinématographique, son histoire et son devenir.
“Le cinéma ne peut être contemporain qu’à condition de s’inscrire dans l’histoire des formes et de résister à la versatilité de l’époque”, écrit Alain Philippon. Mais la mort rôde autour du cinéma : “Ce qu’on nous fourgue, et qu’on va vraisemblablement nous demander de fourguer de plus en plus, c’est soit de l’image (qui n’est pas le plan), soit du scénario-béton.”
Pointant, dans une écriture méticuleuse et caressante, la charge symbolique et la part sensitive des films, il colle au plus près de leur épiderme cinématographique et fait un admirable passeur, sachant les faire vivre tout en préservant leur part de mystère : “Je ne connais pas de meilleure définition de la grâce cinématographique : la part qui précisément ne se laisse pas définir…”
Parmi ses plus beaux textes, ceux sur Antonioni et Wenders, Eustache et Pialat, on lira la pertinence d’un regard apte à saisir les temps morts d’un film, ses faiblesses, ses “mises en risque” en tant que forces, “événements dramaturgiques”, et à remonter le fil d’une quête secrète qui nous ramènerait à la “nuit d’avant le cinéma”. Nuit qu’Alain Philippon a rejointe (il s’est suicidé il y a quatre ans), suivant le mouvement même du cinéma tel qu’il le voyait, en pleine extinction de ses feux.
On saisit alors toute la portée intimement funèbre de ces mots : “On ne sait au juste de quoi ou de qui mourut le cinéma. On désigna plusieurs suspects. Toujours est-il qu’il mourut, comme tout le monde, d’un arrêt du cœur.”Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 302405 17 H.1.02481 Livre Médiathèque CAV Liège Rayon Livres Disponible Le cinéma vers son deuxième siècle / Collectif
Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 302328 17 H.1.01261 Livre Médiathèque CAV Liège Rayon Livres Disponible Ombre vive / Jean-Louis Bory
Titre : Ombre vive Type de document : texte imprimé Auteurs : Jean-Louis Bory, Auteur Editeur : Paris : Union générale d'Editions Année de publication : 1973 Collection : 10/18 Note générale :
Jean-Louis Bory, né le 25 juin 1919 à Méréville et mort dans la nuit du 11 au 12 juin 1979 dans la même commune (aujourd’hui en Essonne), est un écrivain, journaliste, critique cinématographique et scénariste français.
Langues : Français (fre) Catégories : Education aux médias:Cinéma:Histoire du cinéma et aspects socio-économiques
Education aux médias:Cinéma:Monographies : films
Education aux médias:Cinéma:Monographies : réalisateursMots-clés : chronique d'anna magdalena bach mr freedom le vent des aurès silence et cri la femme infidèle théorème l'enfance nue la piscine fanny girl la charge de la brigade légère le diable par la queue la chevauchée de la vengeance cati delphine z la voie lactée un été américain père simon du désert bye bye barbara cérémonie secrete bullit la honte calcutta la chute des feuilles model shop un été capricieux pierre et paul one plus one point noir sweet charity adalen 31 andrei roublov ah ça ira paris n'existe pas ma nuit chez maud viêt-nam année du cochon le temps de vivre erotissimo l'heure des brasiers la sirène du mississipi thèrese et isabelle l'arche les chasses du comte zaroff che a bientôt j'espère classe de lutte une femme douce le viol d'une jeune fille douce sept jours ailleurs slogan l'escalier la pendaison éros + massacre more money money antonio das mortes porcherie l'arbre de noël la vie est à nous solo la terre the gladiators le retour de frankenstein tout peut arriver la fiancée du pirate satyricon détruire dit-elle les confessions d'un mangeur d'opium swing time top hat Index. décimale : 19 Monographies : films Résumé :
À partir de novembre 1966, Jean-Louis Bory assure la critique cinématographique du Nouvel Observateur à la place de Michel Cournot. Michel Mardore assure avec lui jusqu'en 1971 le choix des films pour les critiques.
Mettant fin à sa collaboration à Arts, il s’impose comme le critique cinéma du journal même s’il y est peu présent, se contentant de passer pour déposer son article. Célèbre pour les joutes qui l'opposent à Georges Charensol et Michel Aubriant (alias Pierre des Vallières) au Masque et la plume, il défend notamment le cinéma du tiers-monde, particulièrement africain et arabe. Il apparaît aussi comme le plus influent des critiques du circuit "Art et Essai" du quartier latin. Mais son ardeur est encore plus vive en mai 68 où il est un de leaders qui font arrêter le Festival de Cannes dont il avait été membre du jury l’année précédente. Cela ne l'empêchera pas d’être membre de sa commission de sélection de 1970 à 1973 ni d’être des plus assidus au festival de La Rochelle.
Jean-Louis Bory n’intervient pas dans les choix du journal qu’il trouve politiquement discutables. Mais il téléphone régulièrement à Jean Daniel pour lui donner son avis sur un éditorial. Il plaide ainsi pour la cause palestinienne qu’il ne trouve pas assez défendue. Il défend quant à lui des films d’aspect avant-gardiste ou scandaleux qui s’attachent à remettre en question la société, ses institutions et ses valeurs traditionnelles. À côté de films explicitement politiques qu’il soutient en dehors de toutes considérations artistiques, il défend un cinéma dont l’aspect contestataire tient moins au sujet qu’à la subversion du langage cinématographique traditionnel.
Godard, Robbe-Grillet, Resnais, Pasolini, Duras ou les frères Taviani sont des cinéastes qui lui tiennent à cœur. Défenseur d’une culture « alternative », il se montre souvent agressif à l'égard des films de boulevard, de distraction ou à grande distribution qui ne remettent en cause ni les tabous de la morale et de la vie sociale, ni les habitudes de voir et de penser. Son mépris pour le cinéma de Michel Audiard, Bourvil ou Louis de Funès, qu'il juge bourgeois et franchouillard, n’a d’égal que celui pour des films qui, comme ceux de Henri Verneuil – exaltant selon lui des valeurs bourgeoises, d’argent et d’ambition – ou de Claude Lelouch - mettant en scène des personnages socialement « arrivés » - véhiculent des représentations légitimant à ses yeux la droite. Il défend des films difficiles comme Quelque part quelqu'un de Yannick Bellon, des œuvres rigoureuses sur lesquelles il écrit avec force et passion.
Cette liberté qui lui permet de consacrer sa chronique « à un film que ne sera vu que par l’auteur et par [lui] », est garantie à ses yeux par la modestie de sa rémunération. En effet, la direction du Nouvel Observateur déplore de le voir ignorer systématiquement les films à gros budget et à grand public et exerce sur lui une certaine pression en suscitant un concurrent moins militant[réf. nécessaire]. Malgré tout, il n’est pas réellement inquiété et refuse en 1972 de répondre à l’invitation chaleureuse de François Nourissier de venir travailler au Point. Au contraire, il fait entrer Michel Grisolia pour l’aider à rédiger les petites notices qu’on lui réclame sur les films.
Ombre vive [texte imprimé] / Jean-Louis Bory, Auteur . - Union générale d'Editions, 1973. - (10/18) .
Jean-Louis Bory, né le 25 juin 1919 à Méréville et mort dans la nuit du 11 au 12 juin 1979 dans la même commune (aujourd’hui en Essonne), est un écrivain, journaliste, critique cinématographique et scénariste français.
Langues : Français (fre)
Catégories : Education aux médias:Cinéma:Histoire du cinéma et aspects socio-économiques
Education aux médias:Cinéma:Monographies : films
Education aux médias:Cinéma:Monographies : réalisateursMots-clés : chronique d'anna magdalena bach mr freedom le vent des aurès silence et cri la femme infidèle théorème l'enfance nue la piscine fanny girl la charge de la brigade légère le diable par la queue la chevauchée de la vengeance cati delphine z la voie lactée un été américain père simon du désert bye bye barbara cérémonie secrete bullit la honte calcutta la chute des feuilles model shop un été capricieux pierre et paul one plus one point noir sweet charity adalen 31 andrei roublov ah ça ira paris n'existe pas ma nuit chez maud viêt-nam année du cochon le temps de vivre erotissimo l'heure des brasiers la sirène du mississipi thèrese et isabelle l'arche les chasses du comte zaroff che a bientôt j'espère classe de lutte une femme douce le viol d'une jeune fille douce sept jours ailleurs slogan l'escalier la pendaison éros + massacre more money money antonio das mortes porcherie l'arbre de noël la vie est à nous solo la terre the gladiators le retour de frankenstein tout peut arriver la fiancée du pirate satyricon détruire dit-elle les confessions d'un mangeur d'opium swing time top hat Index. décimale : 19 Monographies : films Résumé :
À partir de novembre 1966, Jean-Louis Bory assure la critique cinématographique du Nouvel Observateur à la place de Michel Cournot. Michel Mardore assure avec lui jusqu'en 1971 le choix des films pour les critiques.
Mettant fin à sa collaboration à Arts, il s’impose comme le critique cinéma du journal même s’il y est peu présent, se contentant de passer pour déposer son article. Célèbre pour les joutes qui l'opposent à Georges Charensol et Michel Aubriant (alias Pierre des Vallières) au Masque et la plume, il défend notamment le cinéma du tiers-monde, particulièrement africain et arabe. Il apparaît aussi comme le plus influent des critiques du circuit "Art et Essai" du quartier latin. Mais son ardeur est encore plus vive en mai 68 où il est un de leaders qui font arrêter le Festival de Cannes dont il avait été membre du jury l’année précédente. Cela ne l'empêchera pas d’être membre de sa commission de sélection de 1970 à 1973 ni d’être des plus assidus au festival de La Rochelle.
Jean-Louis Bory n’intervient pas dans les choix du journal qu’il trouve politiquement discutables. Mais il téléphone régulièrement à Jean Daniel pour lui donner son avis sur un éditorial. Il plaide ainsi pour la cause palestinienne qu’il ne trouve pas assez défendue. Il défend quant à lui des films d’aspect avant-gardiste ou scandaleux qui s’attachent à remettre en question la société, ses institutions et ses valeurs traditionnelles. À côté de films explicitement politiques qu’il soutient en dehors de toutes considérations artistiques, il défend un cinéma dont l’aspect contestataire tient moins au sujet qu’à la subversion du langage cinématographique traditionnel.
Godard, Robbe-Grillet, Resnais, Pasolini, Duras ou les frères Taviani sont des cinéastes qui lui tiennent à cœur. Défenseur d’une culture « alternative », il se montre souvent agressif à l'égard des films de boulevard, de distraction ou à grande distribution qui ne remettent en cause ni les tabous de la morale et de la vie sociale, ni les habitudes de voir et de penser. Son mépris pour le cinéma de Michel Audiard, Bourvil ou Louis de Funès, qu'il juge bourgeois et franchouillard, n’a d’égal que celui pour des films qui, comme ceux de Henri Verneuil – exaltant selon lui des valeurs bourgeoises, d’argent et d’ambition – ou de Claude Lelouch - mettant en scène des personnages socialement « arrivés » - véhiculent des représentations légitimant à ses yeux la droite. Il défend des films difficiles comme Quelque part quelqu'un de Yannick Bellon, des œuvres rigoureuses sur lesquelles il écrit avec force et passion.
Cette liberté qui lui permet de consacrer sa chronique « à un film que ne sera vu que par l’auteur et par [lui] », est garantie à ses yeux par la modestie de sa rémunération. En effet, la direction du Nouvel Observateur déplore de le voir ignorer systématiquement les films à gros budget et à grand public et exerce sur lui une certaine pression en suscitant un concurrent moins militant[réf. nécessaire]. Malgré tout, il n’est pas réellement inquiété et refuse en 1972 de répondre à l’invitation chaleureuse de François Nourissier de venir travailler au Point. Au contraire, il fait entrer Michel Grisolia pour l’aider à rédiger les petites notices qu’on lui réclame sur les films.
Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 302183 19 H.1.00096 Livre Médiathèque CAV Liège Rayon Livres Disponible